«Christie Morreale n’anticipe pas assez la pénurie de MG»  (Mathilde Vandorpe)

Au Parlement wallon, la pénurie des généralistes inquiète de nombreux responsables politiques dont les députés des Engagés qui, ce mercredi midi, dressent un bilan de l’action du gouvernement. Au niveau de la santé, la députée des Engagés, Mathilde Vandorpe, attend des actions concrètes du gouvernement à propos de la pénurie des médecins généralistes. 

La députée se montre inquiète et dénonce « un manque d’anticipation de la part de la ministre. » Si elle reconnaît que « Christie Morreale travaille et connaît le terrain, elle ajoute que la ministre « ne travaille que sur ce qu’elle maîtrise. »

Elle précise son propos : « J’avais demandé le détail des chiffres notamment dans la région la Wallonie-Picarde parce que Mouscron n’est pas considéré comme une région en pénurie. Mais en fait, quand on creuse les chiffres, on voit que 40% des médecins généralistes ont plus de 65 ans. Cela veut dire que dans les trois ans qui viennent, nous serons en pénurie sévère dans cette région. C’est aujourd’hui qu’il faut agir. La ministre doit retravailler sur la définition d’une zone en pénurie pour anticiper au mieux la problématique et activer le Fond Impulséo dans ces zones. » 
Mathilde Vandorpe propose une mesure claire : « Il faut changer les critères du Fond Impulséo. » Elle n’est pas satisfaite non plus de l’enquête Proxisanté : « La plupart de la démarche de la ministre a eu lieu par internet. Aujourd’hui, le secteur est inquiet de voir la ministre se baser, pour sa réforme, sur un sondage, qui ne correspond pas à la réalité de terrain. »
Pour elle, la Wallonie aurait dû agir comme la Flandre : « Les Flamands ont mis 10 ans pour réformer la première ligne et ils ont beaucoup concerté avant d’aboutir. »
Supprimer les quotas Inami
Enfin, elle revient sur la pénurie globale de personnel soignant (médecins généralistes, infirmiers, spécialistes…) particulièrement dans les zones rurales, principalement dans les provinces de Namur et de Luxembourg. « En Belgique, on estime qu’il manque 360 médecins généralistes et 20.000 infirmiers. Pour Les Engagés, il est nécessaire de revoir en profondeur l’organisation de la première ligne et de supprimer les quotas Inami qui sont devenus une incongruité à l’ère de la libre circulation des travailleurs en Europe (pour rappel, tout médecin diplômé dans un autre pays membre de l’UE obtient automatiquement un numéro INAMI ). » En conclusion, dans ce dossier, elle rappelle le « triste exemple actuel de la réalité de ce problème, la maternité du Centre de Santé des Fagnes à Chimay qui vient d’être contrainte de suspendre temporairement ses activités, du 11 avril au 30 juin 2023 par manque de personnel. La ministre Christie Morreale doit aussi se saisir de ce type de dossier. » conclut-elle.
Financer les maisons médicales
Pour les Engagés Wallonie, le Gouvernement wallon doit avoir le courage d’oser le changement et notamment de garantir une offre de soins de proximité : financer les maisons médicales rassemblant des praticiens, encourager les solutions innovantes pour préserver l’autonomie des seniors (projet pénates, services et soins à domicile…). 

Prévenir les suicides
« Nous regrettons aussi l’absence de mesures concrètes en matière de santé mentale alors qu’ 1 jeune sur 3 souffre d’anxiété ou de dépression. » ajoute la députée qui rappelle que « malgré une résolution déposée par Les Engagés visant à prévenir les suicides et les tentatives de suicide dans un contexte de fragilisation de la santé mentale causé par la crise sanitaire du Covid et qui a été votée à l’unanimité le 26 mai 2021, il n’y a pas encore eu ni d’actions concrètes de la part du Gouvernement wallon ni une collaboration avec les autres niveaux de pouvoir pour mettre en place des mesures complémentaires. Pour rappel, notre résolution vise à augmenter les mesures de prévention du suicide et à instaurer un monitoring précis du phénomène. Il faudrait par exemple organiser, en collaborations avec les plannings familiaux, des espaces d’accueil et de paroles au sein des Hautes écoles et Universités ou encore doubler le numéro 103 d’une ligne de « chat ». »

On le voit, le travail ne manque pas pour le gouvernement selon « Les Engagés »...

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