L’examen d’entrée n’est pas une solution à long terme (CIUM)

Depuis ce matin, les résultats de l’examen d’entrée en médecine et dentisterie sont connus, révélant un taux de réussite de 18,47%. Bien que cette épreuve permette de garantir un numéro INAMI aussi bien aux étudiants qu’ils l’ont réussie qu’à ceux qui termineront leur cursus en 2018,2019 et 2020, le CIUM interpelle de nouveau la Ministre Maggie De Block : cette épreuve ne peut être considérée comme une solution à long terme.

641 personnes ont réussi l’examen d’entrée en médecine et dentisterie, dont un peu plus de 596 ont choisi la médecine (incluant les étudiants reçus-collés passant en Bac 2 et les étudiants non-résidents). C’est très peu au vu de la pénurie de médecins que le CIUM et de nombreux acteurs du monde de la santé ont encore récemment dénoncée.

Ces résultats semblent pourtant satisfaire la Ministre Maggie De Block, qui a reconnu l’efficacité du filtre instauré cette année. C’est pourquoi le CIUM tient à lui rappeler les graves défaillances de ce système :

  • 641 réussites pour 607 attestations prévues… « Le hasard fait bien les choses », répond l’ARES au CIUM en se défendant d’avoir calibré l’épreuve. Soit… Mais la « chance » ne sourira peut-être pas de la même façon l’année prochaine se demande Giovanni Briganti, co-président du CIUM. Que se passera-t-il si les étudiants, sans doute mieux préparés à un examen connu d’avance, dépassent plus largement les quotas fixés ? Les surnuméraires en cours de cursus devraient-ils alors passer un concours en fin de 6ème année ?  
  • Pour le Co-président du CIUM, la littérature scientifique abonde d’arguments contre ce type d’examen, montrant qu’il ne sélectionne pas valablement les meilleurs futurs médecins. Des études de Barr et Powis montrent carrément une corrélation négative entre la réussite de l’examen d’entrée et la réussite d’une carrière dans la médecine. Selon Powis, il n’y aurait aucune différence en termes de réussite future entre un étudiant ayant raté un examen d’entrée et un autre l’ayant réussi. Une allégation confirmée en Belgique par une étude du CIUM (2015) : 50% des étudiants ayant échoué au test indicatif (futur examen d’entrée) avaient réussi la première année de médecine en première session.
  • Enfin, l’examen d’entrée favorise un écrémage social dès lors que les étudiants sortent de l’enseignement secondaire avec des niveaux très disparates dans les matières évaluées.

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