A la demande de la Commission européenne, le ministre de la Santé publique Frank Vandenbroucke a chargé l'AFMPS (Agence fédérale des médicaments et des produits de santé) d'aller inspecter le site de Seneffe qui participe à la chaîne de production européenne du vaccin contre le coronavirus d'AstraZeneca. La visite a eu lieu, a-t-on appris mercredi auprès du cabinet du ministre.
Il s'agissait "de nous assurer que le retard de livraison des vaccins était bien dû à un problème de production sur le site belge", a indiqué le cabinet.
AstraZeneca a en effet annoncé la semaine dernière que ses premières livraisons à l'UE (son vaccin doit encore y être autorisé, sans doute dès vendredi) seraient bien moins importantes qu'initialement prévu. L'entreprise britannique justifie jusqu'ici cette forte diminution des premières livraisons attendues par un "problème de rendement" dans un des sites de sa production européenne, celui qui se trouve en Belgique. Il s'agit d'un site de la firme Novasep, à Seneffe (Hainaut).
Selon une source bien informée, il ne s'agit en termes d'importance que du troisième site sur les quatre qui sont prévus dans le contrat entre la Commission européenne et AstraZeneca pour produire les vaccins destinés au marché UE (derrière deux sites britanniques). Or les livraisons d'AstraZeneca prévues pour le premier trimestre auraient été réduites à environ un quart de leur volume attendu initialement, une baisse que l'UE juge difficilement explicable par la justification de l'entreprise. La Commission européenne estime que celle-ci n'a jusqu'ici pas été transparente dans ses explications.
L'usine en question étant située à Seneffe, c'est à l'AFMPS que revenait la compétence d'aller jeter un œil sur place. La visite des inspecteurs à l'usine hennuyère s'est faite "en collaboration avec d'autres pays, afin d'assurer toute transparence et objectivité", selon la porte-parole du ministre Frank Vandenbroucke. "Des experts belges sont en train de se pencher sur les éléments obtenus lors de cette visite d'inspection, avec des experts hollandais, italiens et espagnols".
Un rapport est attendu "dans les meilleurs délais", mais cela peut prendre "quelques jours".
