Elections 2019 - Le CD&V plaide pour une nouvelle réforme de l'Etat en 2024

Plusieurs ténors du CD&V - Hilde Crevits, Wouter Beke, Kris Peeters, Luc Van den Brande, Johan Sauwens, Servais Verherstraeten et Yves Leterme - plaident pour une 7e réforme de l'Etat en 2024, dans une carte blanche publiée lundi dans les colonnes du Standaard et relayée par Le Soir.

Pour les chrétiens démocrates flamands, ce délai doit permettre aux partis du nord du pays d'adopter, au sein de leur parlement régional, une série de revendications institutionnelles et aux partis francophones de faire de même.

«Trouvons d'abord un consensus flamand au parlement flamand. Nous pouvons commencer après les élections», écrivent-ils notamment. Le travail se poursuivrait ensuite au Sénat «pour que, dans un scénario idéal, un projet soit prêt pour une réforme de l'Etat, et exécutable dès 2024», poursuivent-ils.

Pas question pour autant de parler refédéralisation de compétences importantes, notamment en matière de mobilité, «ce qui serait un pas en arrière au lieu d'une avancée», estiment les dirigeants du CD&V.

Au contraire, «la Flandre sera renforcée par de nouvelles compétences. Nous n'en doutons pas. Et un domaine mérite d'être notre priorité: les soins de santé. La Flandre a utilisé ses compétences pour donner à chaque Flamand une meilleure protection sociale flamande. Mais la répartition des compétences n'est pas toujours logique. Nous devons donc aller plus loin», ajoutent-ils.

Les ténors du CD&V réitèrent toutefois leur attachement à un «modèle confédéral positif» qui confie l'essentiel des politiques aux entités fédérées mais dans un contexte belge.

Le CD&V s'en réfère au scénario qui a conduit à la dernière réforme de l'Etat, l'adoption par le parlement flamand de cinq résolutions sur le devenir de la Flandre. «Depuis lors, la Flandre a obtenu d'importantes compétences en matière d'emploi, de prise en charge des aînés, de politique familiale, de soutien économique, d'agriculture, de logement, de mobilité, de sécurité routière et de bien-être animal. L'autonomie fiscale a été étendue. Cela se voit clairement dans le budget 2019. Depuis la sixième réforme de l'Etat, le budget flamand pèse 45 milliards d'euros», a indiqué lundi lors d'une confére nce de presse la vice-ministre-présidente Hilde Crevits. 

Réformes de l'Etat après réformes de l'Etat, la Flandre dispose de plus en plus d'instruments lui permettant de mener sa propre politique, mais il en faut encore plus, jugent les chrétiens-démocrates. Ils visent cette fois particulièrement le secteur des soins de santé. Leur régionalisation doit être accentuée afin de donner pleinement aux Flamands une protection sociale digne de ce nom. Il en résultera un gain pour le fédéral qui n'aura plus à financer autant les Communautés. De son côté la Flandre pourra investir beaucoup plus dans les politiques de prévention, a argumenté Mme Crevits. 

Pas question donc pour le CD&V de refédéraliser certaines matières, ni en soins de santé ni en mobilité. Il y a deux ans, le parti ne l'avait pourtant pas exclu, refusant les tabous. «Il n'y a pas de tabous. Mais il faut construire dans le sens d'un renforcement des entités fédérées afin de conserver une Belgique gouvernable», a justifié lundi le président Wouter Beke. 

Quant à l'opportunité de réviser la Constitution, Wouter Beke renvoie au contexte créé par la chute du gouvernement. «Ce n'est pas seulement entre les mains du CD&V. Nous sommes favorables à un débat ouvert mais l'enjeu sera de savoir qui veut réviser quels articles», a-t-il souligné. Pour entreprendre une révision de la Constitution lors de la prochaine législature, il faut que soient déclarés ouverts à révision des articles soumis par la Chambre, le Sénat et le gouvernement. «Est-ce que le gouvernement d'affaires courantes dispose encore de la compétence pour le faire? La chute du gouvernement n'a pas facilité les choses», a-t-il observé.

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