La DeMeFF réagit au lancement de Medtime : « Cet outil est obsolète »

De gauche à droite: Sami BARRIT, co-président ULB, Noeline BELLEFROID, co-présidente ULiège , Alexandre NISET, co-président UCL , Elise SIMONIN, secrétaire générale , Alice de Froidmont, Gabriel Ibyiza.

Après l’annonce par le SPF Santé publique du lancement du nouvel outil d'enregistrement du temps Medtime, à partir du 2 octobre, les MSF ont réagit. Les réactions ne sont pas les mêmes au nord et au sud du pays . Pour rappel, cela fait deux ans que les MSF se battent sans relâche pour obtenir un tel outil afin d’améliorer leur condition de travail. La DeMeFF développe d’ailleurs une solution en ce sens qu’elle devrait lancer dans les prochaines semaines. 

Du côté de la Délégation des Médecins Francophones en Formation (DeMeFF), on a pris connaissance du projet qui était suivi depuis longtemps : « L'intention de créer un outil d'enregistrement du temps de travail pour les MSF par le SPF est louable, l'exécution amateure est décevante — qui plus est en regard du retard conséquent et du budget exorbitant d’un million d’euros alloué. »

L’association note que « cet outil a été développé par un leader de la gestion RH hospitalière dont le marché publique positionne ce dernier en situation d'avantage compétitif exposant à de multiples risques (e.g. monopole, capture réglementaire, rent-seeking, etc.). »

La DeMeff précise encore que « cet outil est obsolète: il manque de fonctionnalités clés incontournables en 2023 — enregistrement laborieux, pas de véritable application mobile, ni d'outils de vérification de fiche de paie avancé ou de monitoring de santé mentale/sécurité. »

Cet outil « n'a pas fait l'objet d'un alpha testing extensif et semble être lancé à la hâte, ce qui nous fait craindre des risques quant à son adoption effective par les MSF et donc son utilité réelle à moyen et long terme. »

Les discussions se poursuivent

La DeMeff ajoute que « par pragmatisme et courtoisie, nous avions initialement bénévolement soutenu le projet d'un outil fédéral d'enregistrement du temps de travail et postposé la sortie de notre solution. Notre solution nous a permis de démontrer que nos demandes légitimes étaient accessibles technologiquement. Nous allons donc attentivement observer le lancement de Medtime et, en conséquence, nous ne manquerons pas de tenir les médecins en formation au courant du lancement de notre propre solution. » 

La Délégation conclut son propos : « Bien que nous sommes satisfaits de constater que le problème de l’enregistrement du temps de travail est finalement pris à bras le corps par les autorités, l’exécution de la solution se trouve grevée par de multiples problèmes. En l’état, elle s'apparente à une solution de façade qui ne permettra pas de répondre au défi majeur qu'elle devait résoudre : l’émancipation du MSF vis-à-vis de la pression hiérarchique qui mènera, in fine, à un sous-reporting des heures effectivement prestées — subventionné ou non. Nous poursuivons évidemment la collaboration constructive, tant en CPNMH qu’avec l’INAMI et les différents SPF impliqués dans nos dossiers. »

La réaction du VASO

Le Vaso, du côté des MSF néerlandophones, a réagit positivement à cette annonce :  « L'enregistrement centralisé et indépendant des heures pour les médecins spécialistes en formation est enfin un fait ‼ Il est totalement indépendant de l'hôpital »
Lire aussi : Medtime : le nouvel outil d’enregistrement du temps de travail des MSF à partir du 2 octobre

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