La ligne d'écoute pour les fantasmes sexuels déviants contactée près de 700 fois...

Le Service d'écoute et d'orientation spécialisée (SéOS) a été sollicité près de 700 fois l'année dernière, ressort-il vendredi de données recueillies par l'agence Belga auprès de cette ligne d'assistance à destination des personnes en proie à des fantasmes sexuels déviants.

Dans le détail, la majorité des personnes ayant contacté le service l'ont fait par téléphone (557 individus, soit 79,91%). Nonante-trois usagers (13,34%) ont envoyé un courriel et 47 (6,75%) ont utilisé le tchat. Plus de 400 personnes ont par ailleurs composé le numéro avant de finalement raccrocher.

Mis en place en 2021 et financé par la Fédération Wallonie-Bruxelles, le SéOS propose une ligne d'écoute anonyme, gratuite et confidentielle à destination des personnes concernées par des fantasmes sexuels déviants. Le service s'adresse notamment aux personnes attirées par des mineurs d'âge, celles ayant un intérêt pour le matériel pédopornographique, celles souffrant de comportements sexuels problématiques ou encore présentant des fantasmes sexuels envahissants. Le projet est porté par l'UPPL, le centre d'appui wallon spécialisé dans la prise en charge des auteurs d'infraction à caractère sexuel.

Parmi les personnes ayant appelé le service pour la première fois en 2022, figuraient 163 adultes et 8 adolescents en difficulté, 34 professionnels confrontés à une situation problématique, 20 personnes dont la demande avait un caractère sexuel et sept victimes potentielles. Il est apparu, lors du premier contact, que 18 appelants avaient déjà commis des violences envers un mineur. Vingt-six usagers ont par ailleurs témoigné d'attirances envers des mineurs, 38 ont déclaré souffrir de fantasmes sexuels envahissants tandis que 27 étaient amateurs de pédopornographie. Quinze souffraient d'une addiction à la pornographie et 20 de masturbation compulsive. Plus de 40 personnes crai gnaient de passer à l'acte, la majorité (31) sur un mineur d'âge. Six demandes avaient trait à de l'exhibitionnisme et trois étaient relatives à des partages de "nudes", c'est-à-dire l'envoi de photos à caractère sexuel. Enfin, plusieurs questions se rapportaient à la sexologie au sens large (vaginisme, homosexualité, MST, problèmes d'érection, liens entre sexualité et culture, etc.) Pour certains appelants, les problématiques étaient multiples.

Les solutions offertes varient entre l'écoute simple, la délivrance de conseils ou d'information, l'orientation, la réorientation ou le renvoi vers un réseau de prise en charge spécialisée.

Le nombre de sollicitations au fil des mois témoigne d'une popularité en hausse pour ce service, qui fêtera ses deux ans au mois de juin. Si, en janvier 2022, seules 26 demandes ont été adressées, elles sont passées à 79 au mois d'août et 93 au mois de décembre. La moyenne mensuelle des sollicitations s'élevait, pour l'année 2022, à 58.

Le Séos propose des permanences durant lesquelles une équipe multidisciplinaire, composée de psychologues, sexologues ou criminologues, se relaye au 0800/200.99. Quatre plages horaires sont disponibles: les lundis de 09h30 à 12h30, les mardis de 13h00 à 16h00, les mercredis de 18h00 à 21h00 et les jeudis de 20h00 à 23h00. Il est également possible d'envoyer un mail à contact@seos.be ou de joindre le service via le tchat en ligne.

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