Coronavirus : « Collègues, battons-nous » (Dr Ph. Devos)

Mercredi, dans une lettre à ses collègues, le Dr Philippe Devos, président de l’ABSyM, en appelle au courage de chaque médecin. « Cette maladie balaie tous les pays tel un rouleau compresseur, Il faudra être solidaire entre nous, agir vite et uni, telle une armée »

Chères Consœurs, chers Confrères,

Nous rentrons dans la période la plus sombre de la médecine depuis la 2ème guerre mondiale. Ce que nous vivons aujourd’hui n’est que le début, comme cela a été maintes fois répétés par les experts du Gouvernement.

Nombreuses professions auront un rôle crucial à jouer dans les prochaines semaines pour arriver à minimiser les pertes humaines et maintenir la stabilité de notre pays. En tant que citoyen, nous aurons tous des sacrifices à faire, petits ou grands. Le monde médical que représente l’ABSyM tient à remercier tous ceux qui se mobilisent contre ce fléau.

Nous avons fait la médecine dans un idéal : soulager la souffrance et sauver des vies. Cet idéal sera bientôt soumis à rude épreuve. Partout dans le pays, les confrères sont décidés à s’engager dans ce combat avec une motivation sans fin. Il en faudra.

Le gouvernement a pris des mesures historiques et sans précédent afin de réduire au maximum la surcharge de notre système de santé. Il faudra poursuivre cet effort et accélérer le soutien dans la fourniture du matériel en pénurie qui nous sera nécessaire. Comme depuis le début de cette crise, l’ABSyM continuera à rester vigilante sur l’adéquation des réponses du Gouvernement face aux besoins des soignants. Nous y travaillons tous les jours en coulisse ou dans les médias.

Cette maladie balaye tous les pays tel un rouleau compresseur. Il faudra être solidaire entre nous, agir vite et uni, telle une armée. Il va falloir être imaginatif et partager les informations. Je constate que le terrain a déjà commencé à organiser ce partage d’idées.

Le personnel médical sera particulièrement touché puisque 50% en moyenne est infecté et encore plus dans certaines unités à risque. Nombreux seront malades, d’autant qu’une incertitude persiste sur l’aptitude à garder un stock suffisant de protections jusqu’au bout. Ne nous mentons pas, certains vont mourir dans l’exercice de notre profession. Nous en sommes tous conscients.

La population compte sur nous et sur nos collègues du monde de la santé afin de sauver le plus de vies possibles. Vos témoignages, depuis 15 jours, m’ont montré que malgré le danger, l’épuisement physique et moral que nous allons subir, la médecine a décidé d’assumer pleinement sa vocation.

Au nom de l’ABSYM, je voudrais vous remercier pour votre courage et votre abnégation.
Je vous souhaite le moins pire à venir.
Battons-nous !

Vous souhaitez commenter cet article ?

L'accès à la totalité des fonctionnalités est réservé aux professionnels de la santé.

Si vous êtes un professionnel de la santé vous devez vous connecter ou vous inscrire gratuitement sur notre site pour accéder à la totalité de notre contenu.
Si vous êtes journaliste ou si vous souhaitez nous informer écrivez-nous à redaction@rmnet.be.

Derniers commentaires

  • Lucienne NANA

    21 mars 2020

    Bravo et merci

  • Yves Van Crombrugge

    20 mars 2020

    Message très réaliste félicitations.

  • Christian MASSART

    19 mars 2020

    De tout cœur avec vous les gars!Oui nous avons fait Medecine pour sauver des vies ! Je suis hors circuit vu l'âge (60,10 ????) et qques R/ médicaux mais peut encore informer ...!