Le virus Zika présent dans le sperme jusqu'à trois mois après l'infection (IMT)

Des traces du virus Zika, qui se transmet par des moustiques du genre Aedes, ont été détectées dans le sperme de 60% de voyageurs belges infectés jusqu'à trois mois après la contamination, ressort-il d'une thèse de doctorat menée par un chercheur de l'Institut de médecine tropicale (IMT) d'Anvers. L'étude montre également qu'un autre virus exotique, celui du chikungunya, peut entraîner des plaintes rhumatismales plus d'un an après l'infection. 

Dans sa thèse de doctorat à la KU Leuven, le chercheur de l'Institut de médecine tropicale Ruben Huits s'est intéressé pendant plusieurs années aux virus exotiques, tels que le chikungunya et le Zika, contractés par des voyageurs belges se rendant sous les tropiques. Ces infections virales, aujourd'hui encore largement méconnues, sont transmises par les moustiques de type Aedes et menacent les vacanciers lors de séjours en Asie et en Amérique latine notamment.

Au cours de la grande épidémie de Zika de 2016 en Amérique latine, il avait été démontré que le virus pouvait également être transmis par voie sexuelle, de l'homme à la femme. Mais jusqu'ici la période pendant laquelle le virus persistait dans le sperme n'avait pas pu être définie de manière précise. "Par le biais de méthodes relevant du diagnostic moléculaire, le Dr Huits et ses collègues ont retrouvé des traces de virus dans le sperme de 60% des voyageurs belges atteints de Zika. Ils ont démontré qu'après les premiers symptômes, le virus y persistait en moyenne trois mois", indique l'IMT dans un communiqué publi&e acute; mardi. Ce délai est important à connaître pour les femmes en désir de grossesse étant donné que le fœtus infecté in utero par le virus Zika encourt un risque de microcéphalie, une malformation congénitale du cerveau irréversible.

L'étude du Dr. Huits contribue également à dresser un aperçu plus précis des symptômes d'une infection à chikungunya. Si dans la plupart des cas, l'état grippal développé lors du virus disparaît au bout d'une semaine environ, les douleurs articulaires peuvent parfois se prolonger. En analysant des échantillons de sang prélevés chez près de 500 patients lors d'une épidémie sur l'île d'Aruba (au large du Venezuela), le Dr. Huits a en effet pu constater des plaintes rhumatismales pendant plus d'un an après l'infection chez un quart de ces patients. «Si un patient avait toujours le virus présent dans le sang plus d'une semaine après l'infection, il était fort probable qu'il souffrirait encore de douleurs rhumatismales même un an plus tard», a-t-il conclu.

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