CHU de Liège: "Nous travaillons à une solution pour le statut des médecins" (M.De Paoli)

Voilà 14 mois, Marc De Paoli est devenu le nouvel administrateur délégué du CHU de Liège. En un peu plus d’un an, les dossiers n’ont pas manqué pour celui qui vient de passer sa première évaluation devant son Conseil d’administration : « Notre Plan stratégique a été bien reçu. J’ai un mandat de 5 ans et j’avais présenté, il y a un an, une vision en 6 axes en coconstruction avec les directeurs, les chefs de service... » 

Dans le statut de l’administrateur délégué du CHU il est prévu une évaluation après deux ans et une évaluation après 4 ans. «J’avais dit au CA que je viendrai une fois par an présenter une évaluation de manière à l’informer de ce que l’on fait en fonction de l’actualité et des événements de l’hôpital. Le projet a été soutenu à l’unanimité», confie Marc De Paoli.

La question du statut des médecins

Le dossier le plus sensible actuellement est celui du rapprochement avec l’Hôpital de la Citadelle . « J’avais dit que je travaillerais au rapprochement du réseau, singulièrement avec l’hôpital de la Citadelle. Nous avons, avec la direction de la Citadelle, la volonté d’aboutir. Les groupes de travail avancent bien. Cela reste un peu plus complexe au niveau du statut des médecins. Le CHU de Liège est un hôpital académique, et à ce titre, nous avons l’obligation d’avoir 70% de médecins salariés qui sont statutaires. A la Citadelle, ils sont tous indépendants. Aujourd'hui, nous cherchons donc un équilibre entre les deux statuts de manière à ce que tous les médecins s’y retrouvent. Pour rappel, nous avions pris l’engagement Sylviane Portugaels, directrice générale de la Citadelle, et moi que personne n’ait une perte de salaire tant pour les médecins que pour les non médecins lors du démarrage de la nouvelle association. Nous sommes volontaristes. Pour moi, il n’y a pas de problèmes sans solution.»

Avoir des accords avec tous les hôpitaux liégeois 

La qualité des soins sera au centre de toutes les attentions : « Le ministre Vandenbroucke a une vision de ce que devrait être le secteur hospitalier à moyen terme. Avec moins de moyens, moins de médecins et d’infirmiers, on ne peut faire bien que ce que l’on fait régulièrement. Le nombre d’agrément et de fonctions autorisées ne va faire que se réduire. On l’a vu avec le dossier du cancer du sein. Le ministre de la Santé publique a été très réactif suite au rapport du KCE. On le voit maintenant sur les interventions du genou et pour la problématique de l’oesophage. Si on veut continuer à bien former nos médecins tout en gardant des services de qualité et de la recherche de pointe, nous devons aboutir à des accords avec la Citadelle et les autres membres du réseau Elipse. Par ailleurs, les hôpitaux de première ligne devront maintenir une bonne activité pour que l’ensemble de la population garde des soins de qualité. Je veux vraiment que l’on puisse travailler au sein du réseau Elipse pour trouver les meilleurs accords respectueux de tous.»

Le soutien des Conseils médicaux 

Les Conseils médicaux restent aussi attentifs à toutes ces évolutions avec plus ou moins de tension. «Ils nous suivent », précise Marc De Paoli. «Au Conseil d’administration de décembre 2022, tant le CA de la Citadelle que le CA du CHU ont décidé d’avancer pour aboutir en décembre 2023. Cette décision a été prise après un avis favorable des Conseils médicaux.»

Le nerf de la guerre dans les hôpitaux, reste évidemment le volet financier.  «Au départ de ce groupement, l’objectif est aussi de réduire les besoins d’infrastructures puisque nous allons mieux nous répartir les fonctions. Évidemment, les patients et les soignants devront être un peu plus mobiles. Cela va nous permettre de faire des économies de moyens publics. L’endettement sera réduit aussi. À propos du volet économique, à deux, nous atteignons le 1,3 milliard de chiffres d’affaires, pour 11.000 travailleurs. Nous allons pouvoir mieux mutualiser les stocks et mieux acheter. Nous visons entre 5 et 10% d’économie. Cette mutualisation nous permet aussi de ne pas toucher à l’emploi. »

Un plan d’investissement 

Alors que les médecins et les patients vont, à partir de septembre, pouvoir compter sur des parkings de qualité, l’ouverture du Centre du cancer Arsène Burny, voici quelques moins, est déjà un succès : «On constate une augmentation de l’activité et une plus grande coordination entre les différents acteurs : imagerie médicale, soignants, chirurgiens... La multidisciplinarité est croissante et au bénéfice du patient. En plus, les conditions de travail sont nettement meilleures. Cela nous rend plus attractif. »

Quid des prochains grands chantiers ? « Nous voulons poursuivre la remise à niveau des infrastructures existantes. Le Sart Tilman a 40 ans. Il faut une rénovation unité par unité. Elle est planifiée...ainsi que pour le site des Bruyères qui comptent 250 lits où nous avons encore des chambres à 4 lits. Elles seront transformées en chambre à deux lits avec salle de bain. C’est indispensable tant pour les patients que pour la qualité de travail des soignants et des médecins.»

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Derniers commentaires

  • Freddy GORET

    25 mai 2023

    Monsieur de paoli est le porte serviette de jean Pascal Labille ex ministre et patron de Solidaris et le salaire des médecins il n en rien a cirer
    Ce qui l intéresse c est de réduire le coût des salaires des médecins pour confirmer au conseil d administration et à son patron Pascal Labille qu il est le parfait gestionnaire
    Le rêve de Solidaris et des socialistes c être le seul maître en Wallonie
    Solidaris est d ailleurs occupé à racheter les hôpitaux publics de Namur …
    Il va faire plus et mieux avec moins de médecins moins d infirmières moins de personnel …
    Tout le monde sera pris en charge dans les meilleurs délais et au meilleur prix …
    Actuellement il faut souvent plus de 3 mois pour obtenir un Rv au chu ou à la citadelle que ce soit en médecine spécialisée ou en radiologie ….,
    C est la pénurie organisée pour diminuer le coût de l Inami pourtant financée par les cotisations sociales des travailleurs
    C est vrai que la Wallonie est en faillite et que la Sécurité sociale Belge n est plus payable ( dixit notre ancienne ministre de la santé en off lors d un congrès à Bruxelles) mais alors dites le à la population et ne nous faites pas prendre des vessies pour des lanternes
    C est ça le courage politique …
    Ne faites pas porter cela sur le dos des praticiens qui font ce qu ils peuvent malgré l agressivité croissante des patients frustrés…
    Dites publiquement que vos promesses de faire mieux avec moins c est faux et que nous sommes maintenant en période de restrictions et de liste d attente pour la population comme en Angleterre…