Elections américaines: les contours du «Donaldcare» commencent déjà à s’estomper (mise à jour)

Au cours de sa campagne, Donald Trump avait promis le démantèlement du très impopulaire Obamacare et exposé les grandes lignes du système qu’il envisageait de lui substituer. Entre-temps, il a tout de même un peu tempéré les modifications envisagées, allant même jusqu’à conserver certaines des idées de son prédécesseur.

Trump entendrait notamment maintenir l’interdiction, pour les assureurs, de refuser un patient sur la base de son état de santé, mais aussi la possibilité pour les parents de faire bénéficier plus longtemps leurs enfants de leur propre police – deux mesures qui, à l’en croire, lui plairaient beaucoup.

Durant sa campagne, le milliardaire n’a pas hésité à qualifier l’Obamacare de véritable catastrophe, promettant sur son site de «demander au Congrès de supprimer complètement ce système dès l’entrée en fonction de son administration».

Obama a toutefois rappelé à plusieurs reprises aux Américains que, depuis qu’il a apposé sa signature au bas de l’Affordable Care Act, sa réforme de santé est inscrite dans la législation nationale et ne peut donc pas être abrogée par un président sans l’accord du Congrès. Or les Républicains disposent certes d’une majorité tant à la Chambre des Représentants qu’au Sénat… mais sans totaliser au sein de ce dernier les 60 sièges qui leur permettraient de mettre les Démocrates hors jeu. En principe, la minorité pourrait donc bloquer purement et simplement les votes portant sur des propositions de lois. Trump pourrait néanmoins introduire des modifications qui, pour être relativement mineures, n’en affaibliraient pas moins sensiblement l’Affordable Care Act.

Retour sur les grandes lignes de la politique de santé annoncée au cours de sa campagne par le futur nouveau président.

Les principaux points de la politique de santé de Donald Trump

Donald Trump a promis d’abroger l’Obamacare, dont l’un des fers de lance était la création d’une plateforme proposant des assurances de santé et régulée par l’Etat. Les mécanismes du marché et la compétition entre fournisseurs de soins doivent être rétablis, ne fût-ce que pour faire baisser les prix.

Pour remplacer le nouveau système, Trump entend supprimer toutes les barrières qui empêchaient jusqu’ici les compagnies d’assurance-maladie de proposer leurs produits dans plusieurs Etats. Ouvrir la porte à un marché complètement libéralisé permettrait d’après lui de comprimer les coûts, mais cette position est contestée par de nombreux experts.

Une autre mesure réside dans la déductibilité intégrale des primes d’assurance-maladie dans le régime fiscal actuel. Le système Medicaid couvre, suivant des conditions déjà revues dans le passé, quelque 60 millions d’Américains incapables d’assumer le coût de leur assurance-maladie. Il devra faire l’objet d’une nouvelle révision. Il est notamment possible que le cofinancement de Medicaid par l’échelon fédéral soit organisé au travers d’enveloppes fixes que chaque Etat aurait la liberté de redistribuer à sa guise.

Un autre changement concerne l’accessibilité individuelle des soins et la possibilité, pour les citoyens américains, d’avoir recours à des Health Savings Accounts – des carnets d’épargne de santé dispensés d’impôts et pouvant être intégrés à la succession de leur titulaire.

En ce qui concerne le marché de l’offre de soins, le futur président annonce une ligne libérale dure. Il s’engage notamment à tout mettre en œuvre pour accroître la transparence des prix des fournisseurs, médecins et institutions de soins en tête, afin de permettre à chaque citoyen de rechercher les meilleurs prix pour ses examens, traitements et autres procédures médicales.

Enfin, Trump s’accorde avec son adversaire Hillary Clinton sur la nécessité de lever les obstacles qui entravent l’accès aux médicaments et sur la possibilité d’importer depuis l’étranger des produits moins chers, y compris dans le segment des spécialités soumises à prescription. A l’heure actuelle, le prix des spécialités pharmaceutiques n’est en effet absolument pas régulé par l’Etat de l’autre côté de l’Atlantique.

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