Le prix d’une voix: 54,56 euros

En 2019, le financement des syndicats médicaux va devoir être revu d’autant plus qu’ils ont perdu plus de 270.000 euros en raison de la diminution du nombre de voix.

«Je vote ou je ne vote pas.» Chaque médecin a pu poser un acte en toute indépendance lors des élections médicales affichant parfois un ras-le-bol vis-à-vis de ses représentants ou simplement un manque d’investissement du médecin lui-même dans le processus électoral. Ce geste a toutefois eu un impact très important pour les caisses des syndicats. 12.139 médecins ont participé à ce scrutin soit 23,9% (5.385 généralistes et 6.754 spécialistes) pour 37,4% en 2014 (7.852 généralistes et 9.548 spécialistes). Cette chute de plus de 13% a été aggravée par les perturbations du vote électronique. Elle a provoqué une perte de plus de 140.700 euros pour l’Absym (7.018), 85.440 euros pour l’AADM (2.037) et de 51.000 euros pour le Cartel (2.964). Pour le Dr Paul De Munck, président du GBO, il s’agit «d’une perte substantielle. Les syndicats sont déjà sous-financés par rapport à la charge de travail. Cela pourrait encore diminuer notre capacité de répondre à nos missions. Les médecins ne s’en rendent pas compte, mais ils déforcent leurs organes démocratiques en ne votant pas.» Une inquiétude partagée par Jacques De Toeuf, vice-président de l’Absym: «Nous devons trouver une solution à long terme. Nous avons perdu beaucoup d’argent. Même si nous sommes contents des résultats, nous ne sommes pas satisfaits du faible taux de participation.»

Pour rappel, chaque organisation représentative reçoit un montant de base de 118.004,49 euros. A cela s’ajoute, le financement des syndicats par «le prix d’une voix (54,56 euros)». Ce dernier, pour elles, ne peut rester tel quel: «Avec le faible taux de participation aux élections, une alternative doit être trouvée pour dégager un complément de financement», ajoute Paul De Munck. L’Absym attend aussi des propositions au niveau des subsides alloués aux syndicats. Pour les plus anciens, on se souvient que lorsque Franck Vandenbroucke était ministre de la Santé, on avait évoqué la possibilité de prélever un pourcentage sur la masse des honoraires. Ce n’est toutefois pas cette voie qui semble être prise pour 2019. Ce qui est certain, c’est que l’indexation ne suffira pas.

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