Nouvel hôpital, financement record, stratégie médicale : ce que révèlent les patrons de Vivalia

À la tête de l’intercommunale de santé, Pascal Mertens et Alexandre Hebert détaillent leur vision d’une transformation en profondeur : construction d’un nouveau site hospitalier, modernisation des infrastructures, renforcement de l’attractivité médicale et réorganisation des équipes. Un projet d’envergure soutenu par des résultats financiers positifs.

Comment se porte Vivalia sur le plan financier? 

Pascal Mertens - directeur général: Les derniers chiffres officiels, ceux de 2023, ont été exceptionnels à plus d'un titre pour Vivalia. Nous avons réalisé un résultat de 50 millions sur un chiffre d'affaires d'un peu moins de 500 millions. Selon l'étude Maha de Belfius, Vivalia se retrouve dans le top 3 des hôpitaux Wallons. C'est très positif. Et cela tombe bien puisque c'est au moment où nous allons investir notamment dans un nouvel hôpital que nous avons une structure financière particulièrement saine. Nous avons des réserves comptables pour à peu près 130 millions d'euros. Et notre trésorerie est positive. 

Qu’en est-il de la réalisation du projet Vivalia 2025 et de la construction du nouvel hôpital ? 

P.M.: Vivalia 2025 ce n'est pas que le nouvel hôpital, même si le site CHR Vivalia Cœur du Luxembourg est la pièce principale du menu. Nous menons quatre projets. La reconstruction de l'hôpital de Bertrix, le développement de l'hôpital de Marche-en-Famenne, la construction du nouvel hôpital et le maillage des proxi-cliniques. Trois étapes importantes sont en train de se jouer maintenant dans les deux, trois prochains mois. Nous venons de valider le marché public pour les terrassements et les échangeurs du futur hôpital. 

Nous devons avoir bouclé tout notre dossier financier pour le 30 juin 2025 et les banques se sont engagées à nous remettre une offre concrète pour le 3 septembre. La première pierre sera posée en octobre.

Et puis 10 ans de travaux? 

P.M. : Plutôt 5 ans de travaux. Nous visons l'horizon 2030.Nous avons obtenu le permis pour la construction de notre nouvel hôpital et les promesses de financement de la Région wallonne. Nous sommes actuellement en train de négocier le financement bancaire global. Nous allons devoir chercher en externe un financement de près de 600 millions. 

Est-ce que vos meilleurs résultats financiers sont aussi liés à une reprise ou une augmentation de l'activité médicale dans l'ensemble des hôpitaux? 

Alexandre Hebert - directeur général aux affaires médicales : Au niveau de la politique d'engagement des médecins en 2024, pour l'ensemble de Vivalia, notre bilan est positif. C'est extrêmement rassurant, tant au niveau de la population médicale qu'au niveau des soins infirmiers, où le trend est positif. Sur le site de Marche, il y a un très fort développement de l'activité du bloc opératoire. Un nouveau bloc sera d’ailleurs inauguré en septembre. 

La construction du nouvel hôpital renforce-t-elle votre attractivité ?

A.H. :  Le projet CHR Vivalia Cœur du Luxembourg est un facteur d'attractivité important. Le fait de développer une nouvelle structure va permettre aux travailleurs d'évoluer dans un environnement neuf avec des nouvelles technologies. Cette dynamique fait sens auprès de nos jeunes consœurs et confrères. Ce projet va également permettre une rationalisation des équipes. 

Nous préparons déjà le regroupement de certaines activités et les projets médicaux. 

Comment allez-vous organiser le regroupement des équipes? 

A.H. : Le nouvel hôpital sortira de terre dans 5 ans.  En termes de gouvernance, d'organisation des équipes, de modèle, de manière de travailler ensemble, il faut tout préparer bien en amont. 

P.M. : Les jeunes médecins qui viennent sont attirés par le projet de nouvel hôpital. On construit essentiellement avec les plus anciens qui ont envie de s'investir et les jeunes. Et les derniers opposants, on les laisse terminer leur carrière chez nous, mais ce n’est pas eux qui construiront l'hôpital de demain. 

A.H. : En septembre 2023, j’ai remarqué que trois acteurs principaux soutenaient le projet : les mutuelles, les généralistes et les Conseils médicaux (CM).  Une force de notre province est que Vivalia est organisé en réseau loco-régional et que les médecins généralistes le sont aussi via MGLux. Il y a un seul interlocuteur en première ligne et en deuxième ligne de soins. 

Par ailleurs, les trois CM ont publié à l'époque un communiqué de presse dans lequel ils soutenaient le projet du nouvel hôpital. Cette unanimité montre que le secteur du soin est derrière le projet. 

> Découvrez l’intégralité de l’interview dans Le Spécialise N°235

Vous souhaitez commenter cet article ?

L'accès à la totalité des fonctionnalités est réservé aux professionnels de la santé.

Si vous êtes un professionnel de la santé vous devez vous connecter ou vous inscrire gratuitement sur notre site pour accéder à la totalité de notre contenu.
Si vous êtes journaliste ou si vous souhaitez nous informer écrivez-nous à redaction@rmnet.be.