La police utilise un pistolet à impulsion électrique contre un homme atteint de démence

Dans une maison de repos de Rotterdam, la police a utiliser un pistolet à impulsion électrique afin de maîtriser un homme âgé atteint de démence. Est-ce permis?

Selon la revue néerlandaise Arts in Spe, le résident âgé de 73 ans se comportait de manière très agressive et les médicaments destinés à le calmer ne produisaient aucun effet. L’homme avait détruit un téléviseur et voulait briser une fenêtre à l’aide d’un morceau de métal. Les agents appelés par le personnel ont trouvé l’homme les mains ensanglantées et ont utilisé un taser car l’intervention d’un chien policier ou l’utilisation d’une matraque, par exemple, aurait été inopportune. L’incident a eu lieu le 7 juillet.

Pas d’aérosol au gaz poivre

Les agents ont d’abord essayé, en vain, de discuter avec l’homme. En outre, compte tenu de l’âge de ce dernier, l’utilisation d’un aérosol au gaz poivre n’était pas autorisée par la loi. Une fois l’homme touché, les agents l’ont couché au sol et l’ont menotté. L’homme a été examiné par un médecin et des ambulanciers, mais n’a pas dû être hospitalisé.

L’homme atteint de démence résidait dans un département réservé aux patients psychiatriques. Une loi récemment adoptée interdit cependant l’utilisation d’un pistolet à impulsion électrique au sein des établissements de soins de santé mentale. Selon la police, l’agent concerné et le personnel de la maison de repos l’ignoraient. La famille du résident, la police et l’établissement sont encore en bons termes après l’incident.

Réactions

L’établissement de soins déclare déplorer la situation. «Bien que cela soit parfois difficile, nous nous efforçons toujours de comprendre le comportement de nos résidents atteints de démence, de les encadrer et d’éviter l’escalade. Nous nous concertons avec la famille au sujet de cette situation.»

Le ministre de la Santé publique, Hugo de Jonge, estime préoccupant qu’un taser ait été utilisé. «De tels actes n’ont pas leur place dans une maison de repos. Il existe des situations où les soins sont réellement problématiques, mais l’utilisation d’un taser est une solution qui va beaucoup trop loin

Amnesty International est choquée. Selon un rapport de l’organisation, plus de 500 personnes sont décédées, entre 2001 et 2012, aux États-Unis, à la suite de l’utilisation d’un taser par des agents de police.

Dans notre pays également, le pistolet à impulsion électrique a fait son entrée parmi la police locale. L’affaire Jonathan Jacob, un patient «ingérable» contre lequel la police était intervenue avec brutalité, entraînant une issue fatale pour le patient en question, est encore dans toutes les mémoires. La décision de psychiatres américains, voici deux ans, d’autoriser les armes à feu dans les établissements de soins de santé avait elle aussi suscité des discussions animées.

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