Réactions au rejet du budget à l’issue du Conseil général

​Ce lundi, comme prévu, le Conseil général des soins de santé (CGSS) s’est réuni. Autour de la table, les syndicats et l’ensemble des unions nationales des mutualités (chrétienne, socialiste, libre, libérale et neutre) ont rejeté le budget des soins de santé 2017 proposé par le gouvernement, impliquant une économie totale de 902 millions euros. Voici les premières réactions.

Absym : Bye-bye au paiement de la RC professionnelle des médecins hospitaliers

A la sortie du CSGG, Jacques de Toeuf, vice-président de l’Absym, s’est exprimé en ces termes : « C’est la mise au net de ce qui avait été présenté par le Premier Ministre hier, mais en plus détaillé. La note comporte donc bien la diminution inacceptable de l’indexation comme annoncé, les économies en biologie clinique et imagerie médicale à concurrence de 13,3 en 14,5 millions d’euros. Mais ce n’est pas tout…».

Cerise sur le gâteau : jusqu’ici, la moitié du coût de l’assurance responsabilité civile professionnelle des médecins hospitaliers, était prise en charge par le fédéral. C’est terminé ! « Certes, il faut faire des économies. Cette mesure représente 14 millions d’euros. Mais en attendant, les médecins devront la payer de leur poche », commente de Toeuf.

En sa qualité de prestataire de soins, l’Absym ne jouit pas du droit de vote au Conseil général. Elle a toutefois annoncé que, selon elle, la décision du gouvernement mettait un point final à l’existence de l’accord 2016-2017 et ce, de plein droit. « Si, pour des ergotages juridiques astucieux, la Ministre devait ne pas être d’accord avec ce point de vue, l’Absym demanderait alors à tous les médecins de rompre l’accord du 22 décembre 2015, sur une base individuelle, pour l’année 2017, ce dernier étant censé être valable pour 2016 et 2017. Pour ce faire, il leur faudra le mentionner par lettre recommandée avant le 15 décembre 2016.

GBO : « Une fois de plus, un saut d’index inacceptable »

Du côté du GBO, le mécontentement est aussi au rendez-vous. Pour le syndicat, un nouveau saut d’index est inacceptable. « Nous avions déjà voté contre la proposition des mutuelles, au comité de l’assurance, réduisant l’index de 0,85%. A fortiori, nous n’applaudissons pas les velléités du gouvernement d’imposer une rétention plus élevée encore ! », soupire Paul De Munck, président du GBO.», clame Paul De Munck, président du GBO.

ASGB: "Nous rejetons l’accord comme nous l’avons fait au Comité de l’assurance”

Du côté flamand, Reinier Hueting, président de l’ASGB affirme également que ce sont les mêmes arguments qui prévalent: retenir l’indexation est inacceptable, mais aussi le fait que pour la confection du budget, on n’est pas parti d’une base correcte, à savoir la norme de croissance de 1,5%. On commence ainsi avec un budget dont on sait d’avance qu’il sera insuffisant. Il y aura des dépassements dont on sait d’avance qu’ils devront à nouveau être rattrapés l’année prochaine avec des mesures structurelles.”

Mutualités : « un recul social jamais vu depuis 10 ans »

Dans un communiqué de presse conjoint, les mutualités dénoncent la répartition inéquitable des efforts. « Un tiers des 3 milliards d’économies prévues se font sur le dos de la sécurité sociale, des patients, des prestataires et des allocataires sociaux. Les épaules les plus larges devraient porter la plus grande partie des efforts et pas l’inverse ».

Pour contraindre les dépenses des soins de santé dans un taux de croissance limité de 0,5%, le gouvernement impose des mesures largement linéaires. Les mutualités craignent que de telles économies soient reportées sur le dos des patients, soit par des suppléments et hausses de tarifs, soit par une réduction de la qualité des soins consécutive à des réductions d’emploi et donc d’encadrement. 

Enfin, d’une même voix, elles mettent en garde: « En imposant un paquet d’économies de plus de 902 millions euros, ce gouvernement accélère encore la dérive vers une médecine à deux vitesses. C’est un recul social jamais vu depuis 10 ans ».

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