Soins non planifiés: PMG, urgences et 1733 semblent au diapason

Juste avant de tenir un colloque sur le 1733, fin 2019, le groupe de travail fédéral 'protocoles' (*) est parvenu à un consensus. «Le concept des ‘soins non planifiés’ a dépassé et englobé la garde et l’aide médicale d’urgence. C’est ensemble que 1ère et 2ème lignes en discutent, un changement fondamental!», observe Guy Delrée, président de la Fédération des associations de MG de la Région wallonne (FAGw). Aussi constructive que soit l’étape, il reste du chemin à parcourir…

«Le set de protocoles sur lesquels on s’est accordé, c’est un outil au service d’une politique. Il la devance, même. Il n’y a plus un manuel AMU et un manuel 1733: on les a fusionnés. C’est plus que symbolique. Le symposium a souligné ce consensus entre lignes, et Nord et Sud. Il faut bien réaliser que médecine générale et services d’urgence gèrent désormais ensemble le ‘pool’ du non-planifié», insiste le Dr Delrée, membre du groupe de travail (GT) fédéral.

Le Manchester Triage System va être transformé en un logigramme avec questions/réponses, explique pour sa part le Dr Chris Van Der Mullen, l’une des chevilles ouvrières de l’expérience Louvain-Tirlemont d’intégration des 112 et 1733. Cette évolution comporte des avantages importants : l'opérateur devra poser toutes les questions du protocole sous peine de ne pas pouvoir continuer et le back-office pourra par la suite analyser son raisonnement. Les erreurs personnelles et de système pourront être détectées et corrigées. Le protocole devrait être disponible en version numérisée d’ici l’été.

«On dispose donc de protocoles mais ils ne peuvent pas être diffusés vers les confrères avant leur soumission, en février, au Conseil national des secours médicaux d'urgence (SPF Santé publique)», nuance Guy Delrée. «Le GT, en fait, n’a pas tout à fait terminé le travail, d’autant que l’outil fera l’objet de réajustements réguliers.» On parle d’en soumettre une version actualisée, annuellement, à la signature du ministre compétent.

«Ce qui est important à signaler, c’est que les Régions ont la latitude d’adapter le set national signé par Maggie De Block en une version régionale qui tournera dans leurs centrales. Deux variations sont fondamentales au Sud. D’une part, ne pas parler de visite ‘urgente’ attendue dans l’heure de la part du MG, comme la Flandre le souhaitait, mais de visite ‘prioritaire’ dans les 2 heures. De l’autre, appliquer en nuit profonde un tri plus strict. Le MG ne se déplace plus que pour 4 raisons: les constats de décès, et se rendre auprès de patients grabataires, palliatifs et résidant en MR(S). J’aimerais, mais ce n’est pas acquis à ce stade, que la version régionale soit aussi signée par la ministre fédérale, pour une plus grande sécurité d’application», espère Guy Delrée.

La FAGw s’emploiera bien sûr à faire percoler les protocoles, dès que diffusables, vers les cercles. « Personnellement je trouve logique que - vu qu’ils ‘entremêlent’ MG et AMU - ils transitent officiellement par les COAMU, les commissions de l'aide médicale urgente instituées dans chaque province et dépendant des inspecteurs d’hygiène fédéraux. »

(*) créé en mars 2018, il se compose de médecins et d'infirmiers/ières urgentistes, de MG et de délégués des directions médicales des centrales d'urgence.

> Lire aussi: L’acte, la seule et bonne façon de rétribuer les gardes? 

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