La tension monte chez les syndicats

Après un long exposé sur e-health lundi dernier en médico-mut, les uns et les autres ont sorti leurs armes pour les négociations budgétaires qui débuteront réellement la semaine prochaine. Pour les spécialistes, le point le plus délicat a été mis sur la table en fin de séance, à savoir la réforme de l’accréditation.

L’ABSyM a sorti son cahier des charges qui se focalise au départ sur l’indexation linéaire des honoraires médicaux en 2018. "La proposition d’indexation sélective qui se trouve sur la table est donc un nuage plus sombre qui plane au-dessus des négociations", affirme le syndicat. Par ailleurs, les problèmes réguliers avec les systèmes e-health ont aussi été mis en avant. Et enfin, le syndicat prévient que la réforme de l’accréditation revient en fait à réaliser une économie.

En ce qui concerne l’indexation linéaire des honoraires médicaux en 2018 : sur la masse d’index de 149,62 millions d’euros, les médecins doivent fournir 35,86 millions. Le montant de 113,76 millions restant doit servir à indexer tous les honoraires. Telle est la demande de l’ABSyM. Une proposition alternative du président de la médico-mut, Jo De Cock, qui consisterait à indexer certaines prestations de 1,5% et d’autres prestations pas du tout, est inacceptable aux yeux de l’ABSyM.

Prescription électronique obligatoire

Le syndicat du Dr Moens continue, avec l’aile flamande du cartel (l’ASGB), à insister pour obtenir une introduction simultanée de la prescription électronique obligatoire et de l’utilisation obligatoire du DMI en 2020. Les nombreux problèmes avec e-health et MyCareNet irritent en effet les deux syndicats.

Le président de l’ASGB, Reinier Hueting, est pour sa part agacé par le fait que l’on ne voudrait pas limiter le programme Paris aux prescripteurs occasionnels, comme cela avait été promis initialement. Pour les spécialistes extramuros qui ne peuvent se raccrocher au soutien informatique de l’hôpital, la prescription électronique est de toute façon un obstacle trop élevé. Mais le Dr Hueting exige surtout une communication transparente à ce sujet à l’avenir. "Prescrire partout de manière électronique requiert de toute façon de meilleures connexions internet. Ce n’est possible dans les visites à domicile qu’avec la 4G", indique-t-il.

Le président de l’ABSyM, Marc Moens, insiste quant à lui sur le besoin d’une plus grande qualité, ne serait-ce déjà que pour aller contre la méfiance du corps médical. "Tant que les autorités ne peuvent garantir un Service Level Agreement (SLA) de 99,9% pour chaque élément du système, la méfiance restera de mise. Prenons l’exemple où le SLA ne serait que de 99%, cela signifierait que les serveurs seraient inutilisables trois à quatre jours par an. Il est impossible de travailler dans ces conditions."

Réformer l’accréditation, mais comment ?

Et enfin, le sujet de l’accréditation a été mis sur la table, un point sensible pour lequel les deux syndicats ont une solution différente. L’ABSyM est d’accord qu’il faut examiner les inégalités qui sont apparues au fil du temps, mais souligne qu’une réforme ne peut se réduire à des économies ou à une atteinte à la qualité prouvée. De son côté, l'ASGB propose de supprimer le grandes inégalités entre spécialistes qui existent en raison de l’accréditation. Pour le président de l’ASGB, Reinier Hueting: "Un biologiste clinique accrédité y a plus d’avantages proportionnellement qu’un dermatologue accrédité par exemple. Nous proposons d’éliminer ces inégalités en trois étapes : l’année prochaine la première moitié, puis les deux années suivantes chaque fois 25%."

Vous souhaitez commenter cet article ?

L'accès à la totalité des fonctionnalités est réservé aux professionnels de la santé.

Si vous êtes un professionnel de la santé vous devez vous connecter ou vous inscrire gratuitement sur notre site pour accéder à la totalité de notre contenu.
Si vous êtes journaliste ou si vous souhaitez nous informer écrivez-nous à redaction@rmnet.be.