Une porte d’entrée unique pour le poste de garde et les urgences?

Le service des urgences de l’AZ Monica et le poste de garde local s’engageront prochainement dans un nouveau projet de tri des patients – le troisième du genre, après les initiatives déjà en cours à Louvain et à Bruges. Axé principalement sur le pré-triage, il se heurte en dépit des meilleures intentions à l’opposition de l’association professionnelle des urgentistes (BeCEP).

Le nouveau projet se concentre sur le pré-triage physique – comprenez, sur les patients qui se présentent sans contact téléphonique préalable. «Ce que nous voudrions pour ce tri physique préalable, ce serait que le poste de garde et les urgences aient une entrée commune», explique le Dr Edwin Vanbeveren, président du poste de garde. «En clair, cela suppose qu’un patient qui pousse la porte soit immédiatement pris en charge par un professionnel en charge du tri. Si on lui laisse le soin de décider lui-même s’il vaut mieux aller aux urgences ou au poste de médecine générale pour le renvoyer ensuite (si nécessaire) de l’autre côté du couloir, on risque de perdre du temps.»

«Un système qui laisse le choix initial au patient avant de le réorienter éventuellement vers le niveau adéquat par le biais d’un pré-triage physique peut donc être une solution provisoire, mais pas un but final. Il faudrait parvenir à instaurer un tri initial rapide, de deux minutes maximum, qui déterminerait à la fois le niveau de soins à privilégier et le degré d’urgence à l’intérieur de celui-ci», enchaîne le Dr Frank Heyvaert, président du cercle.

Manchester Triage System

Précision importante, le tri physique préalable ne reposera pas à Antwerpen-Oost sur les protocoles du 1733, comme c’est le cas pour les deux autres projets actuellement en cours, mais sur le Manchester Triage System.

«Il s’agit d’un protocole validé utilisé à l’échelon international, conçu à l’origine pour le tri des patients au sein du service des urgences», explique le Dr Mark Timmermans, urgentiste-chef à l’AZ Monica. «Il s’appuie sur des critères cliniques pour attribuer au patient un code-couleur (vert, bleu, jaune, orange ou rouge) qui reflète le degré d’urgence à accorder à sa prise en charge.»

Le Manchester Triage System a été adapté par l’équipe anversoise afin que le patient puisse être orienté soit vers les urgences, soit vers le poste de garde, et accède immédiatement au niveau de soins approprié. Les initiateurs n’ont du reste pas dû partir de zéro, puisqu’il existait déjà à l’étranger des versions adaptées du protocole reprenant les niveaux de tri qui relèvent de la médecine générale. Entre-temps, ils s’apprêtent à mettre la dernière main à leur propre version.

Le BeCEP tire à boulets rouges sur le projet anversois

L’association professionnelle des urgentistes (BeCEP) dénonce de son côté un business model «hallucinant» et met en garde, par la bouche de son président Jan Stroobants, contre «les épouvantables suites sanitaires et les conséquences médico-légales pour les professionnels des soins de constructions de santé irresponsables dans les soins non planifiables». 

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