Suppression du ticket modérateur : une enveloppe de 5,5 millions pour les patients vulnérables

Un groupe de travail de la CNMM a élaboré une proposition pour les patients vulnérables avec une enveloppe de 5,5 millions d’euros. Pour toutes les personnes jusqu'à 24 ans inclus disposant du statut BIM et ayant ouvert un DMG, les consultations des généralistes et spécialistes seront remboursées à 100% du tarif INAMI. Le patient n’aurait donc plus de ticket modérateur à payer. Parallèlement, le recours au tiers payant électronique pour les consultations des médecins spécialistes sera encouragé. 
Une étude récente du KCE avait révélé que 65% de la population déclarant des besoins médicaux non-satisfaits étaient des bénéficiaires de l’intervention majorée. En Belgique, le taux de pauvreté des enfants et des jeunes adultes est supérieur à la moyenne : 19,9% pour les 0-15 ans et à 20,5% pour les 16-24 (contre 14,5% pour les 25-49 ans et 16,6% pour les 65+) . 
Par ailleurs, une analyse de l’Observatoire social européen avait montré que les besoins médicaux non satisfaits sont beaucoup plus fréquemment rencontrés chez les personnes sans activité professionnelle en particulier les chômeurs et les personnes handicapées/ou en invalidité. Les besoins non satisfaits en soins médicaux sont aussi fréquemment mentionnés parmi les personnes qui ont des difficultés à assurer la satisfaction des besoins primaires, comme le logement et l'alimentation. 
Le paiement du médecin
Pour le Dr Jacques de Toeuf de l’Absym, la situation évolue dans le bon sens : « Concrètement, la mutualité fera comme pour les trajets de soins diabète et néphrologie et elle paiera l’entièreté de l’honoraire au médecins en tiers-payant qu’il soit généraliste ou au spécialiste. Cela n’entrera pas immédiatement en vigueur. Il faudra évidemment faire une adaptation de l’arrêté royal du tiers payant qui est une compétence du gouvernement fédéral. » 

Une hausse du nombre de DMG ou pas ? 
De son côté, pour le Dr Paul De Munck, président du GBO, il ne faut toutefois pas "croire trop vite que cette mesure va permettre une forte augmentation du taux de couverture de DMG dans cette tranche d’âge. On sait que l’accessibilité financière n’est pas le seul frein au recours à un généraliste ou à un spécialiste. C’est néanmoins une bonne mesure qui va dans le bon sens et qui permettra à long terme une meilleure prévention. »
On peut aussi espérer à terme une diminution des coûts globaux des soins de santé avec cette meilleure prise en charge dès les premiers problèmes. 
Paul De Demunck espère que cela va aussi avoir « un impact positif au niveau de l’accessibilité de la médecine spécialisée parce que c’est souvent là que la facture est plus conséquente en terme de ticket modérateur. Il faut aussi continuer à réfléchir à la manière dont on peut encore mieux accéder aux médecins spécialistes. »
Quand cette mesure sera pleinement d’application, il serait bon de procéder à une évaluation fine pour améliorer encore son impact positif sur les malades qui en ont le plus besoin

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