Le nombre de nouveaux cas de tuberculose à Bruxelles est trois à quatre fois supérieur à la moyenne belge, selon les chiffres fournis par les ministres bruxellois Alain Maron (Ecolo) et Elke Van den Brandt (Groen), tous deux membres de la Commission communautaire commune, et ce à la demande de la députée Bianca Debaets (CD&V). Le coronavirus ne doit pas faire perdre de vue la tuberculose, souligne la députée bruxelloise.
Le nombre moyen de nouveaux cas de tuberculose en Belgique en 2018 était de 8,6 cas pour 100.000 habitants. Un chiffre qui est fortement tiré vers le haut par la moyenne bruxelloise de 29,5 cas pour 100.000 habitants. Au total, 354 nouveaux patients ont contracté la tuberculose &agrav e; Bruxelles en 2018, soit 36,1% de l'ensemble des cas en Belgique. Ce nombre est en augmentation depuis 2014. A l'époque, il y avait 290 nouveaux cas de tuberculoses dans la capitale, soit 30,8% du total belge.
"Bien sûr, un contexte urbain augmente toujours le risque de certaines maladies, mais le fait qu'un tiers des cas signalés en Belgique soient concentrés à Bruxelles est significatif", constate Bianca Debaets.
Concrètement, sur le terrain, la Vlaamse Vereniging voor Respiratoire Gezondheidszorg en Tuberculosebestrijding (VRGT) et le Fonds des Affections Respiratoires (FARES) assurent le suivi des groupes à risque, et ce en collaboration avec le CHU Saint-Pierre. Ce qui semble nécessaire.
"Entre juillet 2017 et mai 2019, 45 cas de tuberculose ont été diagnostiqués parmi les réfugiés du parc Maxilien. Ces groupes à risque sont de toute façon plus sensibles aux maladies respiratoires, ce qui ne fait qu'augmenter le rôle du Fonds et de la VRGT", souligne Bianca Debaets.
Pour rappel, en 2018 , le Pr Stéphane De Wit, chef du service des Maladies Infectieuses du CHU Saint-Pierre à Bruxelles, tirait déjà la sonnette d'alarme dans nos colonnes. Entre 2016 et 2017, le nombre de cas de tuberculose multisensible recensés uniquement par cet hôpital de référence était passé de 70 à 105, soit une augmentation de 50% !
« Selon nous, il s’agit clairement d’un marqueur de la paupérisation croissante de notre société. Ce sont les personnes en grande précarité qui sont concernées et, plus particulièrement, les SDF », précise-t-il. Précisons que ces chiffres ne constituent pas le reflet de ce que l’on trouve dans la population migrante, mais bien un problème sis dans la population autochtone qui vit avec ces infections méconnues.