Un médecin assistant candidat spécialiste , Guillaume, qui a commencé ses études de médecine en septembre 2006, à l’Université de Namur et qui en juin 2014, a été diplômé de master à l’UCLouvain, a mis fin à ses jours. Son père dénonce « les processus violents, voire « destructeurs », qui sous-tendent les études de médecine en Belgique » et « le mal-être des assistants en médecine »
L’impossible parcourt
Comme l’explique très bien dans son article, le journal « Le Soir », après avoir présenté le concours d’ophtalmologie, où seules quatre places sont disponibles cette année-là (à l’hôpital Saint-Luc), l’étudiant s’est retrouvé déclassé par rapport au classement selon les grades académiques, à son grand étonnement...
A partir de là les choses se sont compliquées. Le président du jury de sélection de l’époque aurait « promis » qu’une sixième place de stage allait se libérer à Saint-Luc, et que celle-ci serait attribuée à Guillaume. Cette place, le jeune homme n’en verra jamais la couleur.
Le triple zéro
Guillaume se voit alors attribuer un numéro Inami provisoire dit « triple zéro ». Après une expérience infructueuse en Suisse, et voyant que la situation ne se débloquait pas pour lui en Belgique, le jeune diplômé a fini par tenter de s’inscrire aux concours d’internat de médecine en France, en 2019. Inscription là encore refusée, en raison de son statut ambigu. Il a mis fin à ses jours le 20 avril dernier....
Ses parents poursuivent aujourd’hui le combat
Son papa dénonce dans Le Soir « les processus violents, voire « destructeurs », qui sous-tendent selon eux les études de médecine en Belgique. Notre fils avait un parcours sans faute, c’était un enfant joyeux. Ces études l’ont démoli. » Il y dénonce « le mal-être des assitants en médecine »
De son côté, dans ce dossier, le professeur Dominique Vanpee, qui était le doyen de la faculté de médecine de l’UCLouvain lorsque Guillaume y étudiait, « estime que tous les étudiants, jusqu’à aujourd’hui, ont eu la possibilité d’exercer la médecine à l’issue de leurs études. Ce qui n’est pas forcément garanti pour les prochaines années, à cause des quotas Inami… »
Le CIMACS réagi
Le Comité interuniversitaire des médecins assistants candidats spécialistes (CIMACS) a immédiatement réagi à cette terrible annonce : « Toutes nos condoléances et notre soutien à la famille et aux proches de ce jeune confrère. » a réagi dans un tweet son porte-parole, le Dr Jean-Michel Mot. Une autre personnalité du Cimacs, Géraldine Chartier a, pour sa part, ajouté dans un autre tweet : « #plusjamaisça. Nous nous battons pour que cela n’arrive plus jamais. »
Derniers commentaires
Patricia Cristobal Brun
11 décembre 2020Je veux aider la famille de Guillaume avec mon temoignage. Ces choses arrivent pas indifference et egoime.
Evidemment Guillaume etait determine a accomplir sa vocation ou mieux mourir.
Moi, c'est pareille. Mais comme medecin naturalise Belge, je sais je dois ramasser ce que les autres veulent pas faire. Meme cela, m'est defendu.
Aujourd'hui est mon anniversaire et je me demande pourquoi on me laisse pas simplement aller ou personne veux, faire ce que j'ai toujours choisi comme metier.
Il a fallu oublier toutes mes specialisations et travaille pendent 14 ans pour retroceder a etre que " medecin de base", c'est a dire avoir etudiee plus de
25 annees a l'Universite de mon pays l'Argentina et ici en Belgique - 9 ans payees par chaque citoyenne et sans pouvoir sortir de ma pauvrete.
C'est inutile protester: tout arrive au meme point mort. C'est parler contre un mur. Et voir tes amies tourner le dos.
Contactez moi, svp.
Rendez moi utile meme si pour mettre en evidence que ecrire et resister sertent a rien.
Au milieu de une pandemie qui fera que aller pire, on rejete des medecins comme Guillaume et moi.
Il y en a des autres a notre situation.
J'ai pas de ordinateur ou television et habite a un ghetto de Liege.
Peux pas regarder les nouvelles ou protester en ligne. Cet gsm est tout ce qui me reste.
Mais je marche, on voit la misere et le desespoir monter.
Ajoutez a ca la impuissance de etre entierement isolee et simplement devenue un dechet sociale.
C'est la honte.
On prefere epuisser les bonnes medecins que donner une place a des medecins " inutiles" avec le 000 tatouee a notre chair, pour mieux voir que nous sommes bien rejetes des circles " superieurs".
A chacun de voir la realite de une societe en decadence evident ou se mettre la masque au bouche, oreilles et yeux.
La politique me interesse pas. Je suis medecine, je prefere soulager la souffrance. Jamais la ajouter aux malheureux. On est senses de proteger notres collegues, pas les abandonner a leur desespoir.
Contactez moi si vous aimez votre metier seul que pour le faire plus noble. Je soutienne nul parti politique mais je reconnais la difference entre le bien et le mal.
Pour Guillaume, mes prieres pour la paix de son ame eternel. Tu est pas seul, Confrere. Je partage ta souffrance.
Mes plus sinceres condolences.
Svp, contactez moi a mon mail
PatriciaBrun@protonmail.com.
Si je puisse aider a soulager la impuissance de la famille, comptez sur moi.
Patricia Cristobal Brun.
Inami 000
Patricia Cristobal Brun
11 décembre 2020Bonjour, je me trouve dans une situation pareille. Numero 000 et apres avoir suivi 4 fois la formation et pre-formation avec examen reussi en 2019... a la KU Leuven, diplome medecine Deux fois, derniere entierement en Flamande a la KULeuven. De etre choisi pour faire specialisation en Neurochirurgie, j'ai failli pour ne arriver a obtenir le niveau 5 de Flamand. Cela a ete le principe de ma chute. Aujourd'hui je suis aux CPAS et veux aider pendent le Covid. Non, on peut pas. Il faut avoir un carnet de stage que on me donne pas. Maintenant, inscrit pour la quatrieme fois a la ULG. Moi aussi, j'ai pense a vouloir finir ma vie plussieurs fois. De etre eleve brillant a ecouter il faudra aller travailler comme femme de ouvrage....c'est trop dure a avaler. Mon clavier est en Anglais. Je parle couramment 4 langues Europeans, suis Belge depuis 2006, graduee a la KULeuven comme Master en Geneeskunde en 2010 et doit finir a vivre dans une abyecte misere au CPAS, moins de 960 euros par mois tout livree a ma sorte sans famille ni le moindre conseille sur quoi peut on faire. C'est indigne. Je comprends tres bien le desespoir de cet medecin decede parce que je le souffre chaque jour de ma vie.
Les chers confreres et consoeurs ferment les yeux. Et aussi leur cabinets de consultation par peur du Covid. Tout ce que je veux et recuperer ma dignite et metier. Aller aider partout, et me sentir utile a cet societe impitoyable. Je vois aucun solution. Il faudra quiter le pays aussi. Et qui sait? Peut etre suivre le meme chemin.
Abbas MROUE
11 décembre 2020Mr Gerin vous avez bien deviné et la solution passe également par des structures moins opaques pour faire le fameux inventaire des spécialistes et donc des vraies besoins et réguler,en conséquence, l'offre médicale .
Marc GERIN
11 décembre 2020Bon peut être que je n'ai rien compris. Il n'empêche: les listes d'attentes sont longues en privé également. Les hôpitaux sont sous-financés, c'est vrai pour toutes les spécialités et j'observe que les maîtres de stage et chefs de service doivent négocier entre eux pour obtenir des candidats pour leur service. Il est vrai qu'il faut une bonne dose d'optimisme et de motivation pour accéder à son rêve pour certains. Alors: changement de politique? Un équilibre plus équitable entre pratique privée et hospitalière en terme de disponibilité et de rémunération? Une prise de conscience de la part des politiques des besoins réels de la population pour remplacer une stratégie purement financière étriquée et catastrophique pour l'avenir de notre médecine?
Abbas MROUE
10 décembre 2020Merci Alexandre pour l’info j’irai dans ton hôpital soigner ma vision apparemment « brouillée ».
on a beau à se poser toutes les questions .ici nous avons l’expérience d’un gamin refoulé d’une spécialité rare mais super bien protégée et voilà le résultat.
Alexandre SARAFIDIS
10 décembre 2020C’est triste et cela m’attriste ainsi que tous les Confreres .
Essayons de repérer les moments de désespoir des ( jeunes )Confreres pour essayer de leur donner des perspectives moins sombres .
Alexandre SARAFIDIS
10 décembre 2020Cher Confrère , vous aurez un rdv chez l’ophtalmologue rapidement voir tres rapidement dans mon hopital.
Si l’hôpital était attractif pour les Ophtalmo , vous verriez des files d’ophtalmologues postuler ...
Les problèmes sont profonds.
Évitons les réponses simplistes et démagogiques .
Les étudiants en medecine sont déjà épuisés pendant les études ,
Les études sont difficiles et exigeantes y compris physiquement .
Le métier aussi .
Inutile de rejeter la fautes sur des confrères et les quotas .
Posez vous les bonnes questions.!!!
Abbas MROUE
10 décembre 2020triste fin.
un coup de gueule spécialement contre la "corporation " pour ne pas dire le clan des ophtalmologues .
voila une spécialité qui se protège clairement en limitant l'accès à la profession tandis que un avis ophtalmologie au sein d'un hôpital (même aux soins intensives) est impossible à avoir et faut au moyen 3 mois avant d'avoir RDV avec un ophtalmologue. d'autre part ces "super-spécialistes" profitent d'une nomenclature d'autre temps très favorable et exercent carrément du chantage sur les hôpitaux pour avoir des privilèges.
Marc GERIN
10 décembre 2020Répugnant: bloquer en fin de formation, au terme de combien d'année d'études! et par des administratifs qui ont combien moins de compétence. De plus, en ophtalmologie, il suffit d'observer les listes d'attente pour comprendre qu'il y a pénurie. Comme si ce sont les médecin qui sont responsables de la demande médicale! C'est prendre le problème de la consommation médicale à l'envers.
Luc DEPIERREUX
10 décembre 2020Le clientélisme et le népotisme sont les 2 cancers de la Belgique dans tous les domaines.
Nous en avons tous été victimes si nous ne disposions pas du « piston »adéquat et cela continue lorsqu on veut obtenir un emploi ou une promotion à tout moment de la carrière
Daniel BOUTON
10 décembre 2020C'est totalement scandaleux ! cela existe depuis très longtemps ! il y a une espèce de numérus clausus à la sortie des études : ce numérus clausus, derrière un concours , permet aux instances universitaires de privilégier tel ou tel étudiant au détriments d'autres .
Cela m'est arrivé personnellement en 1986 ! fils d'ophtalmologue et extrêmement motivé par cette spécialité et pour cause :j'opérais avec mon père qui m'avait pris sous son aile, je n'ai jamais pu pratiquer mon métier passion qui était l'ophtalmo : nous étions 33 à postuler en dernière année et 3 ont été pris ...3 fils ou apparenté de profs : un scandale.. jamais dénoncé ! je vois que le cirque continue alors que pour un r-v en Consult il faut 4-5 mois ..Pays pourri aussi bien au niveau des décideurs élus par nous c'est vrai mais certainement pas par moi et pire... au soi disant ponte et responsable de l'orientation d'une vie professionnelle ...a vomir ! courage à ce Monsieur qui a perdu son fils