"Je comprends mal la différence de calendrier entre le CST obligatoire et la vaccination obligatoire des soignants " (Dr M.Meganck)

De plus en plus de gouvernements prennent la décision d'exiger la présentation d'un CST valide pour pouvoir participer à différentes activités. Que dire, même si on comprend bien qu'il s'agit là d'une autre méthode visant à convaincre les personnes de se faire vacciner. "Se faire vacciner reste un choix mais si on veut participer à tel ou tel événement, on doit disposer d'un CST valide"

Loin de moi l'idée de m'opposer à cela : il est important d'atteindre un taux suffisant de personnes vaccinées si on veut voir le bout du tunnel.  Mais je n'en suis pas moins inquiet en constatant le résultat de cette mesure qui est trop souvent interprétée comme une autorisation à faire n'importe quoi : Covid Safe valide ? Donc plus de masque, on peut s'embrasser, se serrer la main, aller au café ou au restaurant, aller danser, …

Pourtant, que nous apprend le CST ? 

Le CST est valide si une personne a reçu une vaccination compète, a été malade et est guérie ou a subi récemment un test PCR qui est négatif. La validité peut être pour plusieurs mois selon la situation. Cependant, rien ne nous garantit qu'une personne avec CST valide n'a pas été contaminée hier ou ne le sera pas demain, à considérer alors comme potentiellement contaminante même si elle reste asymptomatique. Le CST ne changera que si cette personne est dépistée. Il s'agit donc là d'un faux sentiment de sécurité et le respect des gestes barrières reste de plus en plus nécessaire, comme en témoignent les nouvelles contaminations de personnes dont certaines sont pourtant vaccinées.

Un autre élément m'interpelle

Mais un autre élément m'interpelle davantage : nous devrons maintenant exiger le CST pour permettre les visites à l'hôpital et dans les maisons de repos et de soins. En tant que médecin coordinateur, cela me déstabilise car cela veut dire que, demain, je vais devoir expliquer à nos résidents que leurs familiers non-vaccinés ne pourront plus leur rendre visite mais que le personnel soignant, les agents d'entretien, les techniciens pourront toujours pénétrer dans la maison, vaccinés ou non ?

Naturellement, le mode de contacts résidents-familles et résidents-travailleurs est différent, mais ne faisons pas trop de raccourcis. Les soins prodigués aux personnes qui nous sont confiées ne se résument pas à des soins à distance : il faut manipuler les résidents, les aider à faire leurs transferts, les laver, leur donner à manger, les aider à se présenter aux toilettes (liste non limitative). 

J'invite ceux qui en doutent à venir se rendre compte sur place. Croient-ils qu'il n'arrive jamais à un membre du personnel, quelle que soit sa fonction, de prendre dans ses bras un résident qui pleure ou a "le cafard", ou tout simplement de caresser la joue d'une personne qui souffre ?  Nous sommes loin des situations catastrophiques d'abandon montées en épingles par certains médias au travers d'émissions davantage destinées à faire de l'audience et donnant une image tronquée de la réalité du secteur.

Tout cela pour dire que je comprends mal la différence de calendrier entre l'introduction de la présentation obligatoire du CST et la vaccination complète obligatoire du personnel travaillant dans le secteur de la santé, maintenant acceptée par le gouvernement fédéral.

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Derniers commentaires

  • Francois Planchon

    14 novembre 2021

    Le principe d'une assurance est d'indemniser les personnes victimes d'un risque INVOLONTAIRE...
    Si une personne aggrave délibérément un risque, une assurance peut refuser d'indemniser.
    Faut-il continuer à indemniser les soins liés au covid pour les personnes non vaccinées, ayant eu la possibilité de se faire vacciner ?
    Elles aggravent volontairement le risque, surtout face au variant delta extrêmement contagieux.
    La question mérite d'être débattue en toute sérénité, mais sans esquiver le problème.

  • Marc VAN DE WINKEL

    20 octobre 2021

    Entièrement d'accord avec vous.