Une sélection basée sur la langue pour les médecins européens, la fausse bonne idée ?

Ce 9 juillet dernier, la député N-VA Yoleen Van Camp proposait de soumettre à un test de langue obligatoire les médecins européens voulant pratiquer la médecine en Belgique. (Tout en laissant le choix de la langue à savoir français néerlandais ou allemand) Mais quelle pourrait être les conséquences d’une telle décision sur les soins de santé en Belgique ? 

Dans une actuelle situation de pénurie, l’arrivée massive de médecins venant de l’étrangers constitue le dernier barrage à une catastrophe sanitaire qui pend au-dessus de la FWB comme une épée de Damoclès. Malgré le déni constant des politiques flamands, le nombre de médecins ne fait que diminuer dû aux restrictions strictes mise en place dans les universités francophones. Moins de la moitié des médecins seront remplacés dans les 10 années à venir et la situation pourrait même empirer en fonction des modifications dans le système de sélection des étudiants qui pourrait s’endurcir et creuser encore plus le fossé de la pénurie. L’arrivé de médecins étrangers en Belgique est actuellement le seul moyen de réhaussé le nombre de médecins et éviter cette catastrophe sanitaire. Rappelons également que des normes très strictes sont déjà mises en place pour les médecins ne venant pas d’autres pays européens. De plus avec la diminution de médecins gradués, cette migration permet de rajeunir la population de médecins dans notre pays ou de plus en plus sont âgé de plus de 65 ans, nous observons même que près d’un tier des médecins généralistes sont âgés de plus de 60 ans. Avec la diminution du nombres de médecins formés par les universités francophones, la migration de médecins européen est donc la seule solution pour maintenir un nombre viable de médecin en FWB.

Des aspects économiques et démographiques avantageux 

En plus de l’aspect purement médical de la migration de médecins étrangers, il semble que ce soit avantageux pour notre pays d’un point de vue économique, et cela par plusieurs aspects. Rappelons tout d’abord qu’avec plus de médecins, le temps d’attente pour avoir un rendez-vous chez un spécialiste diminue, le délai de prise en charge diminue et le patient peut être soigné plus tôt à un stade moins avancé de la maladie et donc avec des traitements moins couteux et moins lourds, moins de risquent de récidives, de séquelles et d’incapacité de travail, ce qui représente une véritable économie pour société. 

Une arrivée d’une population possédant un diplôme supérieur est également avantageuse dans notre pays ou de plus en plus d’universitaires quittent la Belgique. Dans un pays où la population ne cesse de vieillir, l’immigration régulière semble être la solution à long terme la plus durable pour continuer de subvenir aux besoins de nos habitants et conserver une tranche de population active suffisante. En effet, ces médecins étrangers sont susceptibles de s’installer en Belgique, d’y installer leur famille, scolariser 

leurs enfants, ce qui aide au renouvellement de la population alors que notre taux de naissance baisse de plus en plus. 

Quelles solutions pour conserver une bonne communications médecin-patient ? 

La communication médecin patient est cependant essentiel à une bonne démarche thérapeutique. Dès lors la problématique soulevée par Madame Van Camp n’est pas dénuée de sens. Cependant d’autres solutions sont possibles pour parer à ce problème, sans pour autant fermer la porte à cette population de médecins immigrés. 

Un examen facultatif et la mise en place de cours de langues pour les médecins arrivant n’ayant pas un niveau suffisant pour tenir une conversation simple avec son patient pourrait être mis en place, ce qui pourrait palier au problème sans endiguer cette migration. 

Le problème à résoudre d’urgence est en premier lieu la pénurie pour laquelle nous ne cessons de demander la formation de plus de médecins, les étudiants étant actuellement soumis à une sélection qui ne tient pas en compte la réalité de terrain des soignants. 

La formation de plus de médecins permettrait de devoir moins se reposer sur la migration de médecins étrangers, permettrait de laisser moins de poste vacant et diminuant donc l’arrivée de ces médecins et une sélection ne serait alors plus nécessaire.

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