Deux tiers des investissements étrangers en Flandre en 2023, année de vache maigre

La Belgique a attiré l'an dernier 215 investissements directs étrangers, dont 145 concernent la Flandre, ressort-il du baromètre de l'attractivité d'EY publié jeudi. L'année dernière a été plutôt "moyenne" selon le cabinet d'audit et de conseil, avec une baisse de 8% des investissements étrangers, dans un contexte global de déclin en Europe. La création d'emplois a, elle, été durement touchée.

Le Plat pays se glisse à la huitième place du classement européen en termes de nombre de projets d'investissements étrangers annoncés. C'est un gain d'une position par rapport à l'année précédente. Par contre, ces inv estissements ont créé nettement moins d'emplois : 4.918, contre 8.071 en 2022, soit une baisse de 39%. La Belgique se situe ici hors du top 15 européen.

En Europe, le nombre de projets a diminué de 4% à 5.694 et le nombre d'emplois créés a baissé de 7% à 319.923.

En Belgique, c'est au nord du pays que la plupart des investissements étrangers ont été réalisés. La Flandre a totalisé 145 projets en 2023, soit 67% du total. La Wallonie en a compté 29 et Bruxelles 41. En termes de création d'emploi aussi, la Flandre se taille la part du lion, avec 4.293 emplois créés du fait de ces investissements, soit 87% du total. La Wallonie a vu 588 emplois créés par ces investissements et Bruxelles 37.

Ces projets sont majoritairement nouveaux (155) plutôt que des extensions d'investissements déjà existants (60), sauf en Wallonie où la proportion des deux est similaire (14 nouveaux projets et 15 extensions).

Cinq secteurs représentent 61% des projets d'investissements étrangers : les services commerciaux et professionnels, le transport et la logistique, la biotech et la pharma, les services informatiques et la chimie.

EY relève que les services professionnels et aux entreprises connaissent une hausse en Belgique tandis qu'ils accusent un déclin en Europe. Par contre, le secteur du transport et de la logistique souffre, passant en deuxième place, alors qu'il est le plus porteur d'emplois. "Ce n'est pas un bon signal", estime Marie-Laure Moreau, associée EY Belgium.

Du point de vue des domaines d'activité, c'est l'industrie manufacturière qui règne, avec 63 projets en 2023, contre 57 en 2022.

Autre fait notable, selon EY : avec 38 projets, la France devient le premier pays investisseur en Belgique, détrônant les États-Unis (29 projets). Le cabinet explique ce changement par la relocalisation aux États-Unis des investissements, grâce à l'Inflation Reduction Act. "Le nombre de projets annoncés par les entreprises américaines en Europe a chuté de 15% en 2023", relève le cabinet. Le Royaume-Uni investit également moins en Belgique (18 projets, contre 27 en 2022) tandis que le Japon grappille des places, avec 14 projets d'investissements en 2023.

"2023 a été une année moyenne dans un contexte de déclin général en Europe", résume Marie-Laure Moreau. "En termes d'emplois générés, cependant, on est loin du compte", alerte-t-elle. Elle pointe la taxation élevée de la main-d'œuvre comme principal obstacle aux investissements étrangers. Pour améliorer l'attractivité économique de la Belgique, EY recommande ainsi de réformer le marché du travail, également pour attirer les investissements là où il y a de l'emploi. C'est-à-dire en Wallonie et à Bruxelles où la demande d'emploi est plus élevée qu'en Flandre qui connait un march&eacu te; du travail tendu.

Mme Moreau plaide également pour accélérer la reconversion des terrains industriels et "pourquoi pas aussi un peu de protectionnisme" à l'image des États-Unis qui ont relocalisé une partie de l'activité sur leurs terres.

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