Chapitre santé de l’accord de gouvernement : ce qu’en pensent les représentants des généralistes

Comment les syndicats médicaux accueillent-ils le volet santé de l’accord de gouvernement ? Medi-Sphère a recueilli une première réaction, à chaud, de David Simon (ABSyM) et de Paul De Munck (GBO) face à ce catalogue d’intentions. 

Le document parle d’une ‘autorité de données de santé’, centralisatrice, soutenant l’élaboration de politiques de santé, a repéré le Dr Simon. Il y voit l’annonce d’une intensification des activités de HealthData. « Toutes les forces vives médicales devront se montrer vigilantes à ce que cela n’aboutisse pas à une surveillance non respectueuse de la vie privée des patients. »

« Je vois aussi qu’on prévoit une lutte contre la surconsommation de soins, impliquant le SECM (le Service d’évaluation et de contrôle de l’Inami, ndlr). Frank Vandenbroucke, à qui on doit la ‘loi de responsabilisation des prestataires’ - elle tendait à une extraction de données de nos dossiers pour vérifier la pertinence des prescriptions - n’a pas abandonné ses vieux dadas... »

« Evidemment, que la santé reçoive des budgets complémentaires équivalant à 4,5% du budget existant est une excellente nouvelle. Reste à espérer que la médecine générale n’en reçoive pas une portion congrue. » Le syndicaliste pointe aussi, dans un passage qui concerne certes les hôpitaux, les notions de ‘pay for quality’ et de financement forfaitaire groupé. « Les MG francophones de l’ABSyM ne souhaitent plus voir s’accroitre la part de forfait dans leurs revenus. Ils demandent une majoration des actes, et dans le cas de la visite un rattrapage. » Dernière remarque, en lisant que la révision de la loi sur l’exercice des professions de santé sera poursuivie sous le gouvernement De Croo : « pour l’ABSyM, les actes confiés à d’autres ne peuvent l’être qu’en fonction des compétences de chacun. Poser un diagnostic et entamer un traitement est une prérogative des médecins. »

« Rien a priori ne nous heurte en particulier dans le chapitre santé », indique Paul De Munck. Il relève au contraire que nombre de valeurs énoncées rejoignent la vision du GBO. « Encore faut-il voir comment ce discours va se concrétiser… » Il se félicite par exemple de lire que la norme de croissance, fixée à 2,5% à partir de 2022, ne sera plus répartie d’entrée de jeu mais qu’il y aura une ‘concertation médico-sociale’ permettant de poser des choix spécifiques dans l’affectation des moyens. Et qu’on retrouve, parmi les chantiers énoncés texto dans l’accord, la revalorisation et le renforcement de la première ligne, partant de l’affirmation que ses bonnes solidité, structuration et performance seront ‘une clé pour l’avenir’.

Le Dr De Munck est aussi satisfait de voir consignés des principes comme travailler avec des objectifs de santé publique à atteindre, « concertés avec les acteurs de terrain ». Ou accorder une attention particulière à l’accessibilité aux soins, avec la volonté de réduire les inégalités sociodémographiques de santé. 

« Tant notre directeur Jean-Noël Godin que moi-même félicitons Frank Vandenbroucke pour sa désignation », termine Paul De Munck, « et avons hâte de commencer à travailler avec son équipe. » Le GBO, pour mémoire, a régulièrement fustigé le déficit de dialogue avec le précédent cabinet. Pour la petite histoire, notre interlocuteur est auteur d’une tribune libre, co-signée notamment avec un certain… Frank Vandenbroucke. Ils y insistent sur la nécessité, pour réformer la Santé, d’impliquer largement les prestataires.

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