Congé de maladie  : Vandenbroucke veut passer à la vitesse supérieure

Le Ministre Frank Vandenbroucke avait lancé l’idée de porter à trois jours le congé de maladie sans obligation de présenter un certificat médical et d’accepter que cela se produise au maximum trois fois par an. Il a déclaré dans la grande presse qu’il espérait ainsi alléger la charge administrative des généralistes. Il l’a répété à plusieurs reprises, notamment dans une récente réponse écrite à Groen, qui avait été à l’origine de la proposition.

Depuis un an et demi, les travailleurs des grandes entreprises ne doivent plus présenter de certificat médical en cas d’absence d’une durée d’un jour raison médicale. Maintenant le ministre de la Santé veut porter cette durée à maximum trois jours, avec un maximum de trois fois par an. Pour justifier son intention, il s’appuie notamment sur des données d’ACERTA, un groupe de services en ressources humaines. Selon cet organisme, l’absentéisme pour maladie de courte durée a reculé de 5% dans les entreprises malgré la suppression du certificat d’un jour. Mais un plus grand nombre de travailleurs s’absentent pour un jour. 

UNIZO, le groupement des entrepreneurs indépendants, et le syndicat neutre pour les indépendants (SNI/NSZ) sont opposés à l’élargissement de cette mesure aux PME. « Nous étions déjà opposés au principe en 2002 lorsque cette disposition a été prise pour un jour d’absence » a déclaré ce matin sur « La Première » Christophe Wambersie, secrétaire général du SNI. « Aujourd’hui nous y sommes trois fois plus opposés puisqu’on veut passer d’un à trois jours ». Et d’expliquer que non seulement cela comporte un risque de dérapage, mais encore qu’une absence non justifiée de trois jours peut perturber sérieusement l’organisation d’une petite entreprise.  Le Dr Quentin Mary, président de la SSMG, a précisé dans la même émission que ce type de certificat n’était pas celui qui posait le plus de problèmes sur le plan de la surcharge administrative des généralistes. 

Par ailleurs, le Dr Jos Vanhoof, membre du comité directeur de l’ABSyM, rappelle dans un communiqué commun avec UNIZO que la demande de certificat de maladie déclenche un examen médical qui peut conduire au diagnostic d’une atteinte parfois grave de la santé. Le GBO y est moins opposé mais attire lui aussi l’attention sur les risques médicaux.

La vice-première ministre Petra De Sutter (Groen), qui est médecin aussi (gynécologue), s’inscrit sur ce point dans la ligne du ministre de la santé. Elle se réjouit même que celui-ci soutienne la proposition de porter la mesure à trois jours. Elle estime elle aussi que la suppression du certificat pour une absence de moins de quatre jours permettra aux médecins de consacrer plus de temps aux patients qui ont besoin d’aide.

Lire aussi: 

> Supprimer le certificat de trois jours ? Ce qu’en pensent les médecins

> Le Fédéral demande aux employeurs de ne plus exiger de certificats de courte durée

Certificat de courte durée : « repenser ce qui doit absolument être médicalement certifié » (GBO)

 

Vous souhaitez commenter cet article ?

L'accès à la totalité des fonctionnalités est réservé aux professionnels de la santé.

Si vous êtes un professionnel de la santé vous devez vous connecter ou vous inscrire gratuitement sur notre site pour accéder à la totalité de notre contenu.
Si vous êtes journaliste ou si vous souhaitez nous informer écrivez-nous à redaction@rmnet.be.