Création de Masters en médecine - Le blocage persiste au sein du gouvernement

Le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles s'est à nouveau penché jeudi matin sur les demandes des universités de Mons et de Namur à pouvoir organiser des masters en médecine, mais sans trouver de terrain d'entente, a-t-on appris de source gouvernementale.

"Les discussions vont se poursuivre", a indiqué le porte-parole de la ministre de l'Enseignement supérieur, Valérie Glatigny (MR), sans pouvoir préciser à ce stade quand le dossier reviendra à nouveau sur la table du gouvernement.

La majorité arc-en-ciel en FWB connaît depuis février un nouvel accès de tension après le refus opposé le mois dernier par la ministre libérale aux deux demandes de nouvelles habilitations introduites par l'UMons et l'UNamur.

N'organisant actuellement que le cycle de bachelier en médecine, l'UMons souhaite pouvoir organiser à l'avenir un master complet dans cette filière, en plus donc de l'ULB, de l'UCLouvain et de l'ULiège.

L'UNamur, elle aussi dotée du seul bachelier en médecine, demande pour sa part à pouvoir organiser le seul master de médecine générale.

Mme Glatigny justifie son refus au nom de la qualité de l'encadrement pour tous les étudiants.

Vu les finances étriquées de la FWB, l'enseignement supérieur y est soumis depuis des décennies à un régime d'enveloppe budgétaire fermée.

Dans ce contexte, la création de deux nouveaux masters pourrait mécaniquement conduire à une diminution des moyens dédiés à l'encadrement des autres filières, en ce compris les autres universités qui organisent déjà ces masters de médecine, fait-elle valoir.

La ministre rappelle en outre que le nombre de praticiens est strictement contingenté chez nous. Dès lors, même si l'on ouvre deux nouveaux masters en Wallonie, le nombre de médecins francophones diplômés ne pourra, lui, nullement augmenter.

Ce raisonnement n'est toutefois nullement suivi par les partenaires de majorité.

PS et Ecolo sont en effet favorables à ces nouveaux masters. Ils voient dans leur création une possibilité d'assurer une meilleure couverture en soins dans les provinces concernées.

Face au refus du partenaire libéral, le président du PS Paul Magnette a fait encore monter la pression mercredi soir.

"Moi j'irai jusqu'au bout, et je le dis: s'il le faut, nous voterons avec une majorité alternative au Parlement de la Communauté française, parce qu'on ne peut pas empêcher le Hainaut de se développer", a lancé le Carolo sur le plateau de l'émission "Signature" de RTL-TVi.

Jeudi midi, l'opposition PTB a saisi l'invitation au vol, se disant prête à s'unir au PS et à Ecolo sur ce dossier.

La formation marxiste a d'ailleurs déjà déposé une proposition de résolution parlementaire appelant à l'ouverture de ces deux nouveaux masters. Le texte devrait être examiné le 28 mars prochain en commission du Parlement.

D'habitude plutôt sanguin, le président du MR, le Montois Georges-Louis Bouchez, a réagi sobrement à la tension croissante.

"Les majorités alternatives ne sont jamais une bonne idée. Je m'y suis toujours refusé. Une majorité alternative sur la suppression de la sortie du nucléaire serait absurde par exemple. J'invite au calme, sang froid et travail au sein des majorités gouvernementales", a-t-il commenté sur Twitter.

Interrogé sur la Première jeudi matin, Pierre-Yves Jeholet (MR), le ministre-président de la FWB, jugeait pour sa part que personne ne gagnerait au jeu d'une majorité alternative, qui serait source d'une "explosion dans la vie politique, y compris fédérale", a-t-il averti.

Les demandes d'habilitations de l'UMons et de l'UNamur font partie d'un paquet plus large de 57 nouvelles habilitations introduites par l'ensemble des établissements supérieurs de FWB que le gouvernement est appelé à confirmer.

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