Fermeture du Bois de la Cambre : des médecins tirent le signal d’alarme

Peu de temps après le début du confinement, le Bois de la Cambre, le poumon vert de Bruxelles aux abords des communes de Uccle et de Ixelles, a été fermé à la circulation par les autorités de la ville de Bruxelles afin d’augmenter l’espace vert pour alléger les contraintes du confinement pour le public.

Depuis, cette mesure temporaire se poursuit. Les autorités politiques locales se battent à coup de communiqués pour maintenir ou arrêter cette interdiction de circulation sur l’ensemble ou une partie du bois. A présent, du côté des hôpitaux, comme par exemple,  les Cliniques de l’Europe (Uccle/Etterbeek), le ton monte. La raison en est simple : les conséquences de cette mesure sur la rapidité des transports sanitaires entre leurs deux sites hospitaliers et sur l’action des véhicules SMUR dans le cadre d’interventions vitales comme l’explique la Dr Paule Denoël, chef de service des Urgences qui  insiste sur le fait que « tant pour les patients que pour les médecins, la mobilité et l’accès rapide à un site hospitalier sont cruciaux. »

Les AVC par exemple

Pour le Dr Matthieu Rutgers, chef de service de neurologie, chaque minute compte : « Dans le cas d’un AVC, on estime que deux minutes de perdues au stade aigu représentent un risque accru d'1% que le patient décède ou devienne irréversiblement grabataire (et donc 10 minutes, 5%, etc.) »

Un avis partagé par le Dr Bernard Deruyter, chef de service de Cardiologie : " Tout retard entraîne un risque accru d’insuffisance cardiaque, réduit le pronostic vital et cela malgré le recours à des traitements lourds.  Cela signifie que chaque minute perdue avant l’accès à des soins spécialisés augmente non seulement le risque de décès mais réduit aussi la quantité de muscle cardiaque qui pourra être sauvée."

Les médecins et les infirmières

L’hôpital insiste aussi sur le fait que cette fermeture a aussi un impact sur « le personnel du site Ste-Elisabeth habitant hors de Bruxelles, il n’existe pas toujours d’alternative à la voiture en raison des horaires spéciaux imposés par la profession et du schéma ferroviaire bruxellois. L’utilisation du vélo peine également à se développer suite au manque d’infrastructures adaptées et véritablement sécurisées sur la voie publique. » 

Selon l’institution, la fermeture quasi-totale du Bois, envisagée pour des raisons de santé et de bien-être des Bruxellois, pourrait réduire l’espérance de survie d’une partie de la population par la création d’une entrave physique à l’accès aux soins d’extrême urgence et d’embouteillages gargantuesques au milieu desquels les SAMU et ambulances de transferts intersites seront quasi immobilisés. 

Et les autres hôpitaux ? 

D’autres hôpitaux sont évidemment concernés par cette situation comme l’hôpital Molière ou d’autres institutions d’Iris Sud. Des médecins de ces institutions ne souhaitent pas parler officiellement pour des raisons politiques (les différents bourgmestres sont dans les organes de gestion) mais ils reconnaissent « qu’il y a un problème de santé pour les soins urgents et qu’il convient de trouver des solutions créatives pour les ambulances au moins. » 

Le Bois de la Cambre ouvert pour les ambulances et les pompiers ?....Une solution à creuser ! 

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