Le ministre de la Défense, Philippe Goffin, est allé mercredi à la rencontre d'une unité de la composante médicale de l'armée, le 5e élément médical d'intervention (EMI 5) de Nivelles, qui s'est mobilisée, dans l'ombre, dans la lutte contre le coronavirus.
L'EMI 5 - anciennement EMITech (pour Eléments médicaux d'intervention techniques) et antérieurement encore Pharmacie centrale - est en effet désormais, hors temps de crise, "la seule porte d'entrée pour le matériel médical (livré) à la Défense" et les médicaments destinés aux militaires en opération ou en exercice.
Ses entrepôts du quartier Commandant Dony à Nivelles regorgent donc de matériels et de médicaments - même si l'EMI a perdu en 2018 ses dernières capacités de production après avoir notamment conditionné vers 2005 des doses individuelles de Tamiflu, un antiviral qui était considéré comme efficace contre la grippe aviaire.
L'ex-pharmacie militaire joue ainsi un rôle d'acheteur et de grossiste, tout en étant de plus en plus soumise aux exigences de l'Agence fédérale des Médicaments et des Produits de Santé (AFMPS) - parfois difficiles à rencontrer pour des produits à usage militaire, comme des médicaments anti-venin pour traiter des morsures de serpents rencontrés dans des pays comme l'Afghanistan.
La Défense a aussi prêté des appareils d'assistance respiratoire à des hôpitaux civils au plus fort de la crise, a expliqué le commandant de l'EMI 5, le pharmacien lieutenant-colonel Marc Badoux, à M. Goffin et à sa délégation.
Ce qui nécessite le stockage, la livraison, la maintenance technique de ces respirateurs, ainsi que d'éventuels achats.
L'unité médicale s'est encore chargée de la centralisation des moyens de la Défense en termes d'équipements de protection individuels mais également au profit des centres hospitaliers et professions libérales dans les provinces.
Son personnel a aussi participé à la reconnaissance et à la désinfection de plusieurs maisons de repos touchées par le coronavirus, à leur demande, a ajouté l'officier.
Alors que le télé-travail était devenu la norme dans nombre d'unités, celui de l'EMI 5 - une centaine de personnes, contre 250 voici vingt ans - était présent à 90% dans les locaux.