Factures impayées: 2,3% du chiffre d’affaires des hôpitaux

En 2018, les derniers chiffres du SPF Santé publique montrent que cela impacte plus le chiffre d’affaires des hôpitaux bruxellois que des hôpitaux wallons et flamands.

La somme est impressionnante: 356.702.445 euros n’ont pas atterri dans les caisses des hôpitaux. Des factures impayées qui avaient atteint plus de 520 millions en 2015 et 486,2 en 2017. Le chiffre est donc en baisse mais il reste interpellant pour les directeurs d’hôpitaux. L’impact est mesuré en moyenne à 2,3% du chiffre d’affaires d’un hôpital. Il peut aller jusqu’à plus de 4%. Le rapport du SPF montre que la Wallonie paie le plus lourd tribu à ce niveau: 178.484.955 millions d’euros contre 125.817.067 euros en Flandre et 52.400.423 euros à Bruxelles.

Le recouvrement
Le problème principal est toujours le même que la facture soit de 25 euros ou de 500 euros: non-paiement à la date prévue... Les services administratifs des hôpitaux connaissent les mesures à égrener. Pour Philippe Leroy, directeur du CHU Saint-Pierre, il faut avant tout «tordre le coût à l’idée qu’il n’y aurait que les patients moins favorisés qui ne paient pas leur facture». Comme au CHU de Liège, de Charleroi ou de Namur notamment, chaque institution à un service  de recouvrement: «Chez nous, nos avocats tiennent évidemment compte, au moment des recouvrements des créances, des valeurs de notre institution et c’est fondamental. Cela concerne à notre niveau 1% de factures non-honorées».

Le paiement des CPAS
Dans ces retards, on ne le sait pas toujours mais les CPAS dans certaines villes jouent un rôle important. En effet, ils effectuent les paiements des factures des patients dont ils ont la charge mais des retards importants peuvent exister. «A Bruxelles, à notre niveau, nous travaillons main dans la main avec le CPAS et globalement la situation se passe bien», précise Philippe Leroy. Les services financiers des hôpitaux évoquent aussi un manque de lisibilité des factures où les patients voient des noms de médecins qui ne sont pas ceux qui les ont soignés directement (ils ne veulent alors pas payer), des contestations de suppléments d’honoraires... «Nous travaillons continuellement à la simplification des factures pour les rendre plus lisibles pour le patient et nous avons un service qui prend les plaintes par téléphone et même en tête-à-tête à l’hôpital dans différentes langues» ajoute encore Philippe Leroy.

Pour rappel, une enquête récente de Zorgnet-Icuro dans les hôpitaux flamands avait montré des chiffres similaires. Elle soulignait que 2,3% des factures des patients en 2017 n’étaient pas honorées. 

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