Les médecins flamands voient le New Deal d’un assez bon œil

L’Algemeen Sydicaat (ASGB) a tenu son congrès le week-end dernier. Bien que des questions persistent, tant pour les jeunes médecins que pour les plus âgés, les médecins généralistes flamands présents au congrès de l'ASGB se montraient assez ouverts face au New Deal.

Pour l’Algemeen Syndicaat, qui vient de tenir son congrès, une des grandes préoccupations du moment est l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle. « Le New Deal offre des possibilités, étant donné qu’on peut choisir comment on exerce sa profession » dit Michel Creemers, président de la composante « généralistes » de l’ASGB. « On va pouvoir prester moins de consultations et éprouver plus de satisfaction dans le travail. » Il y a là une ouverture vers une médecine plus qualitative, estime le Dr Indra Van Hoorick, généraliste à Anderlecht. « Mais la surcharge administrative n’est pas disparue pour autant », ajoute le Dr Joke Versmissen, (Jong Domus). 

« D’un point de vue politique, c’est une bonne chose de proposer les trois modèles plutôt que d’imposer le New deal », estime Michel Creemers. Une partie des jeunes médecins sont intéressés par le nouveau principe de financement (système hybride). Mais il en reste d’autres qui choisiront sans doute pour l’une des deux formules (forfait ou honoraire à la prestation) plutôt que pour le modèle hybride de pratique professionnelle.

Certains médecins craignent qu’une plus grande proportion de rémunération forfaitaire n’entraîne une diminution de la réponse médicale à la demande de soins. Joke Vermissen estime que ce ne sera pas le cas, vu la motivation des généralistes, pour la qualité. « Il semble bien que les généralistes soient moins préoccupés que les autres médecins par les questions financières »   

A la question de savoir si les médecins non conventionnés s’engageront dans le New Deal, la Pre Ann Van den Bruel, cheville ouvrière du rapport sur le New Deal du côté néerlandophone, répond que le système est là pour tous les médecins accrédités, tant les non-conventionnés que les conventionnés 

La possibilité de pouvoir déléguer certaines tâches est un autre avantage du New Deal, notamment parce qu’elle permettra sans doute d’accepter plus de patients et ainsi de mettre fin au refus de nouveaux patients. Cela diminuera aussi le nombre de ceux qui s’adressent directement aux urgences, faute d’avoir un médecin traitant. Ce sera bénéfique pour l’assurance maladie.

Quatre médecins sur dix seraient favorables à la délégation de tâches vers une infirmière. Et la professeure estime qu’il y en a suffisament parmi les très nombreuses qui ont quitté la profession, qui se verraient bien collaborer à un cabinet médical. « Sans compte que le profil de l’assistant de pratique se situe entre celui de l’infirmière et celui de l’agent administratif »

Le financement de la pratique en médecine générale sera modifié par le New Deal. « La part d’honoraires per capita va augmenter, le DMG sera mieux rémunéré mais son contenu va évoluer pour permettre un meilleur suivi du patient. Pas d’intention d’aller vers une médecine forfaitaire. 

La dette publique va-t-elle conduire à une restriction des budgets de santé ? se sont demandé certains participants au congrès. Ce n’est pas envisagé. Pedro Facon a plaidé pour un glissement budgétaire depuis les hôpitaux vers la première ligne de soins. « Il n’est pas question d’opposer les uns aux autres mais nous devons travailler de manière plus rationnelle. Il persiste encore une surcapacité en lits d’hôpitaux ». Il aussi pointé la nécessité d’améliorer le rapport coût/efficacité, en particulier dans le secteur des médicaments.

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