Les résidus radioactifs de l'Institut national des radioéléments (IRE), très riches en uranium 235, vont être traités au Centre d'étude de l'énergie nucléaire, le SCK-CEN, à Mol. Une solution structurelle innovante va être apportée au problème d'évacuation de ces déchets radioactifs grâce à un partenariat qui vient d'être signé, rapportent L'Echo et De Tijd jeudi.
L'IRE joue un rôle-clé en matière d'isotopes médicaux: sur base d'uranium 235 enrichi au SCK-CEN, à Mol, il assure en effet 25% de la production mondiale du molybdène-99, le radio-isotope le plus utilisé en imagerie médicale.
Un partenariat, baptisé Recumo, vient d'être signé entre le SCK-CEN de Mol et l'IRE, qui permettra de valoriser l'ensemble des résidus fortement radioactifs actuellement entreposés à Fleurus, ainsi que ceux qui seront produits dans les deux prochaines décennies.
«Pour produire les radio-isotopes médicaux, nous n'utilisons que 1% de l'uranium hautement enrichi que nous fournit le SCK-CEN, explique Erich Kollegger, directeur général de l'IRE. Nous allons pouvoir valoriser ces matériaux résiduels, en conservant le know-how nécessaire à une gestion sûre de l'héritage nucléaire en Belgique.»
«Ce que nous allons faire, c'est récupérer cette matière et la diluer par un facteur 4 ou 5, ce qui la transforme en uranium faiblement enrichi et fait disparaître le risque de prolifération nucléaire, complète Eric van Walle, directeur général du SCK-CEN. Ensuite, nous allons la purifier, ce qui nous donnera de l'uranium faiblement enrichi qui pourra être utilisé pour fabriquer de nouveaux radio-isotopes ou du combustible pour le réacteur de recherche BR2.»
Le partenariat entre les deux institutions publiques, qui court jusqu'en 2045, devrait assurer 30 à 40 emplois durant toute la période, essentiellement à Mol.