Assurer l’observance thérapeutique grâce au télémonitoring (Etude)

La mauvaise observance thérapeutique (compliance) représente un problème majeur en médecine au quotidien. Des chercheurs de l’université de Hasselt proposent une solution efficace destinée à y remédier.

Le meilleur médicament n’agit comme on le souhaite que si le patient le prend effectivement à la dose et à la fréquence prescrite. Si l’observance thérapeutique (ou compliance en franglais) ne constitue généralement pas un réel problème en cas de maladie aiguë, elle le devient souvent pour les maladies chroniques, particulièrement si celles-ci sont peu symptomatiques.
Certaines de ces affections peuvent donner lieu à de redoutables complications si le patient n’adhère pas parfaitement à son traitement.
C’est notamment ce qui peut se passer chez les patients souffrant de fibrillation auriculaire, une affection produisant le plus souvent peu ou pas de symptômes du tout, mais qui peut se compliquer par une thrombose ou un AVC. Le traitement préventif habituel consiste aujourd’hui, comme on le sait, en un anticoagulant oral (NOAC). Il est évidemment essentiel que le patient prenne son médicament de façon quotidienne, mais l’on constate sur le terrain qu’un nombre non négligeable de patients oublient parfois, ou même souvent pour certains, de le prendre. D’autres redoutent d’éventuelles hémorragies liées à ce traitement et négligent d’autant plus facilement de l’avaler tous les jours.
C’est pour réduire le risque de ces comportements négligents que des chercheurs de l’université de Hasselt et de l’hôpital Virga Jesse ont développé un système destiné à réduire le risque de mauvaise observance thérapeutique en la matière. Les résultats de leurs travaux, menés sous la direction du Pr Heidbuchel (photo) viennent d’ailleurs d’être publiés dans l’European Heart Journal(1).
Il s’agit d’une technique basée sur le telemonitoring avec feedback et testée dans le cadre d’une étude menée auprès de 48 patients. Ceux-ci se sont vu remettre un pilulier électronique fournis par la firme helvetico-liégeoise Aardex Group.  Ce pilulier émet un signal, grâce à une micropuce contenue dans le couvercle, chaque fois que le patient l’ouvre pour prendre son médicament. Cette donnée est automatiquement transmise au service hospitalier où le traitement avait été prescrit. L’hôpital avertissait alors le patient chaque fois qu’il avait mal ou pas du tout pris son médicament.
Le résultat de cette procédure s’est avéré quasi parfait puisque le taux de prise correcte a atteint 97%, un record pour ce nouveau type d’anticoagulant. Il reste maintenant aux chercheurs limbourgeois à confirmer ce résultat par une étude plus vaste.

(1) Desteghe L et al. Eur Heart J. 2018;doi:10.1093/eurheartj/ehx762)

Telemonitoring-based feedback improves adherence to non-vitamin K antagonist oral anticoagulants intake in patients with atrial fibrillation.

Vous souhaitez commenter cet article ?

L'accès à la totalité des fonctionnalités est réservé aux professionnels de la santé.

Si vous êtes un professionnel de la santé vous devez vous connecter ou vous inscrire gratuitement sur notre site pour accéder à la totalité de notre contenu.
Si vous êtes journaliste ou si vous souhaitez nous informer écrivez-nous à redaction@rmnet.be.

Derniers commentaires

  • Jean CREPLET

    21 mars 2018

    Pour aller jusqu'au bout de la preuve, il faudrait avoir des dosages sanguins du produit actif...