Comment Bingli peut aider le médecin à améliorer sa consultation

La consultation est un moment décisif pour la santé, des décisions importantes sont prises. Le projet Bingli aide le patient à mieux préparer son rendez-vous, le médecin gagne 4 à 5 minutes de temps de consultation. Du temps en plus pour examiner le patient et discuter du traitement.

Tom Van De Putte et Piet Van de Steen, orthopédistes de formation, se sont rencontrés il y a 10 ans. Ils ont constaté au cours de leurs nombreux projets professionnels dans le domaine de la santé qu’ «il y avait un énorme sentiment d’inefficacité et de stress chez les patients et les médecins pendant la consultation, partout dans le monde. Une étude de la KUL menée auprès de médecins européens a même montré que le patient était interrompu en moyenne après 18 secondes en début de consultation ».

C’est de ce constat que Bingli est né, il y a 4 ans. « Le moment où le patient fixe un RDV avec son médecin est moment décisif car c’est le moment où il a mal, où il est inquiet. Poser les questions à ce moment est plus efficace » nous explique Piet.

L’application permet au patient de prendre le temps pour répondre et pour aller chercher les informations dont le médecin a besoin (les antécédents familiaux par exemple). De plus, répondre aux questions chez eux à la maison est plus agréable, moins stressant. Les informations sont plus fiables et complètes. Tom résume « Normalement l’anamnèse prend 1/3 du temps de consultation, mais ce temps est peu productif. Ici le médecin peut commencer une consultation préparée et informée, enrichie de toutes les questions relevantes »

Comment ça marche ?

L’application utilise des algorithmes de type « Decision making thinking », qui simule la façon dont un médecin réfléchit, basé sur son expérience, ses sentiments. Les questions sont dynamiques et explorent toute la sphère physico-psychique. Le questionnaire n’est pas construit comme un arbre décisionnel. La probabilité du pré-diagnostic change en fonction des réponses, mais jamais rien n’est exclu. Le pré-dagnostic n’est visible que par le médecin et le feedback en fin de consultation permet de nourrir la machine (machine-learning), et aussi améliorer sa pratique.

Les possibilités sont nombreuses : suivi post-opératoire, préparation d’une hospitalisation, suivi chronique, système d’exportation dans le DMI avec codification automatique (avec un outil comme LynxCare par exemple). Le questionnaire existe en français, anglais et néérlandais et bientôt en arabe, turc et polonais. Le médecin lui voit les réponses dans sa propre langue.

Jusqu’à présent Bingli était utilisé par environ 500 patients sur le Grand Anvers, auprès de 10 médecins. La nouvelle version a pour ambition de se développer en Belgique et à l’international.

Piet conclut « Les gens ont tendance à être plus honnêtes en répondant via le ChatBot, surtout concernant les problèmes de sexualité, d’alcool ou de troubles psychologiques » La plus-value pour le médecin est alors inestimable. « Gagner en qualité d’information, c’est gagner en qualité de prise en charge »

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Derniers commentaires

  • Jean-Michel SERVAIS

    30 mars 2022

    Ce doit être un outil performant et l'idée semble soutenir le travail clinique, d'autant qu'un certain nombre d'éléments peuvent être utiles à plusieurs praticiens (simultanément ou consécutivement).
    Aujourd'hui retraité j'aurais voulu disposer, même en médecine d'urgence (que j'ai pratiqué pendant 25 ans après ma formation en chirurgie) d'un pareil auxiliaire. Il est certainement utile de le coupler au DMI.
    Quel dommage d'avoir choisi un slogan trumpiste, alors que cet homme s'est moqué de la science et des médecins...
    Confraternellement,
    Dr JM Servais