Dans un courrier commun envoyé ce vendredi à chaque vice-premier ministre, le CIMACS et le VASO, les associations francophone et flamande de médecins spécialistes en formation, souhaitent attirer l'attention du gouvernement sur le rôle exceptionnel qu'elles jouent dans la crise sanitaire actuelle.
La Belgique compte actuellement plus de 6000 médecins spécialistes en formation (MACS) dans les hôpitaux. Dans cette crise sanitaire exceptionnelle, ils sont principalement déployés pour l'accueil et la prise en charge des patients COVID, souvent en dehors de leur domaine d'expertise et aux dépend de leur formation.
Les médecins spécialistes belges en formation n'ont pas de conditions d'emploi statutaires et ne travaillent pas dans le cadre d'une convention collective. Les hôpitaux ou les associations médicales sont donc libres de choisir les conditions qu'ils imposent, combien ils leur versent et combien de congés ils accordent. La loi du 12.12.2010 fixant les heures de travail autorise des semaines de travail allant jusqu'à 72 heures, un maximum qui n'est pas toujours respecté dans la pratique. En outre, les médecins spécialistes en formation sont liés par un statut sui generis, qui a été désigné comme statut transitoire depuis 1983 mais n'a pas été modifié à ce jour. En conséquence, ils n'ont pas droit à l'accumulation de pensions, aux allocations de chômage et à d'autres droits sociaux.
Dans la crise actuelle, on constate également un impact très fort sur le bien-être mental de ces jeunes spécialistes. L'incertitude, la réduction du temps de formation, la grande responsabilité ainsi que la pression supplémentaire dans les hôpitaux pèsent lourd. De plus, il n'y a pas de protection juridique pour eux et il n'y a pas de fonction d’indépendant. plus grave, ils ne seraient à aucun moment mentionnés dans l'accord de coalition actuel.
Dans leur courrier commun les deux associations demandent d'inclure la position unique des médecins spécialistes en formation dans leur accord politique.
"Ils jouent un rôle social important qui doit être reconnu." déclarent d'une seule voix le Dr. Jonas Brouwers et le Dr. Giovanni Briganti, repectivement Président du syndicat des médecins candidats spécialistes en formation flamands (VASO) et francophones (CIMACS)
Ils demandent de les inclure formellement dans les régimes de compensation prévus pour les autres prestataires de soins. Ils demandent également à prêter attention au sein du gouvernement au bien-être mental ainsi qu'à la formation de ces spécialistes en formation. Enfin, ils espérent que ce gouvernement pourra travailler à l'amélioration des conditions de travail, au respect du temps de travail et à un statut social du 21e siècle pour ce groupe de professionnels de soins de santé.
"Nous comptons sur votre soutien en tant que vice-premier ministre et sommes tout à fait disposés à tenir une réunion pour expliquer davantage la question. "