L'Organisation mondiale de la santé (OMS) appelle ses membres en Europe à "renforcer leurs contrôles" du fait de la nouvelle variante du coronavirus circulant au Royaume-Uni, a indiqué dimanche sa branche européenne à l'AFP.
Hors du territoire britannique, une poignée de cas ont été rapportés au Danemark (9), ainsi qu'un cas aux Pays-Bas et en Australie selon l'OMS, qui recommande à ses membres "d'accroître leurs (capacités de) séquençage" du virus avant d'en savoir plus sur les risques posés par la variante, a indiqué une porte-parole de l'OMS Europe.
Selon l'OMS, outre "des signes préliminaires que la variante pourrait être plus contagieuse", la variante "pourrait aussi affecter l'efficacité de certaines méthodes de diagnostic", là aussi selon "des informations préliminaires".
L'information "sur cette nouvelle souche est très préoccupante", selon le Pr Peter Openshaw, immunologiste à l'Imperial College de Londres, cité par Science Media Centre. Notamment parce qu'"elle semble de 40% à 70% plus transmissible".
"C'est une très mauvaise nouvelle", renchérit le Pr John Edmunds, du London School of Hygiene & Tropical Medicine: "Il semble que ce virus est largement plus infectieux que la souche précédente".
Sur sa page Facebook le généticien français Axel Kahn a rappelé qu'à ce jour, "trois cent mille mutants de CoV-2 ont été séquencés dans le monde".
La nouvelle souche porte notamment une mutation, nommée N501Y, dans la protéine de la "spicule" du coronavirus, la pointe qui se trouve à sa surface et lui permet de s'attacher aux cellules humaines pour les pénétrer.
Selon le Dr Julian Tang, de l'Université de Leicester, "cette mutation N501Y circulait déjà sporadiquement bien plus tôt cette année en dehors du Royaume-Uni, en Australie en juin-juillet, aux Etats-Unis en juillet et au Brésil en avril".
"Les coronavirus mutent tout le temps et il n'est donc pas surprenant que des nouveaux variants du Sars-CoV-2 émergent", rappelle le professeur Julian Hiscox, de l'université de Liverpool. "Le plus important est de chercher à savoir si ce variant a des propriétés qui ont un impact sur la santé des humains, les diagnostics et les vaccins".
"Plus il y a de virus produits, donc de personnes infectées, plus il y a de mutations aléatoires et plus grande est la fréquence de mutations avantageuses pour le virus", relève encore le Pr Axel Kahn.