Des interprètes par vidéoconférence pour faciliter la consultation avec des patients étrangers

À cause de la globalisation et de la crise des réfugiés, les professionnels de la santé sont de plus en plus confrontées à des patients qui ne parlent pas une des langues nationales. Afin de pouvoir aider le plus de patients possible et les médecins traitant, la SPF Santé publique et l’Inami lancent la médiation interculturelle à distance par visioconférence. Une démo du système a été présentée à la maison médicale Daenshuis ce lundi après-midi à Alost.

Portée par le SPF Santé publique et l’Inami, l’assistance par des « médiateurs interculturels » existe depuis 20 ans dans la sphère hospitalière. Elle aide à surmonter la barrière linguistico-culturelle qui handicape le dialogue avec le patient allochtone. Le pool est composé d’une centaine de traducteurs/interprètes qui, ensemble, maîtrisent 23 langues. Ils interviennent soit sur place, soit par écran interposé, via une plateforme sécurisée de vidéoconférence, durant des permanences ou sur rendez-vous. Etendue à quelques maisons médicales en zones à forte population immigrée et aux services médicaux de Fedasil, la version « à distance » était aussi testée depuis l’an passé dans des maisons médicales volontaires et des cabinets MG. Le service est gratuit pour le patient et le médecin.

Aujourd’hui, l’heure est au bilan. Un rapport SPF/Inami vient de sortir. Les efforts des autorités, qui financent le système, sont-ils payants ? De janvier à fin novembre 2018, on a recensé 6.867 médiations vidéo (contre 118.000 médiations live en hôpital en 2017), indique-t-on chez Maggie De Block. 57% des quasi 7000 sollicitations venaient des hôpitaux, 11% des centres pour réfugiés et 30% des maisons médicales.

L’arabe moderne standard a été la langue la plus demandée (2.357 prestations) - « principalement pour les patients récemment arrivés de Syrie ou d'Irak », commente le Cabinet. Il est suivi du turc (1.512 prestations). Ensemble, ces langues représentent plus de la moitié des interventions.

Une démo du système a été présentée à la presse lundi après-midi à la maison médicale Daenshuis d'Alost .

Maggie De Block annonce pour janvier 2019 une extension du système, « avec à la fois des médiateurs et des langues supplémentaires. L'accent sera mis sur celles dont on a grand besoin en raison de l'afflux de réfugiés, comme l'arabe, le dari, le farsi et le somali. » Certains ‘déficits’ se font déjà jour. Le rapport indique ainsi que de nombreux soignants de Flandre sont amenés à faire appel, pour l’arabe, à des médiateurs dont la langue de travail est le français.

Le budget consacré à la médiation interculturelle sur site est de 2,65 millions par an. A ce jour, le montant annuel dévolu à la formule par vidéoconférence est de 515.000 euros. «Nous augmentons ce budget en 2019, structurellement, de 315.000 euros, ventilés en 130.000 euros directement libérés et 185.000 euros qui seront versés sur présentation de factures », complète le cabinet.  

> Plus d’infos: intercult.be (SPF Santé Publique)

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Derniers commentaires

  • Vincent LAMY

    11 décembre 2018

    Ce système est fonctionel au CHU de Charleroi depuis plusieurs années.
    Dr Vincent Lamy