Projet pilote Louvain-Tirlemont: premier tour d’essai en avril

Une expérience pilote imminente tend à analyser l’intégration du 112 et du 1733. Centrée sur la région de Louvain et Tirlemont, elle était supposée s’ouvrir à des cercles francophones – très déçus d’apprendre qu’ils n’en seraient finalement pas. Le test des protocoles commencera le 1er avril. Un symposium détaillant le projet, avec participation de Maggie De Block, se tiendra le 26 mars à Louvain. 

Créé pour concevoir un nouveau système de régulation des demandes de soins aiguës, le groupe de travail 1733 Louvain-Tirlemont a élaboré des protocoles spécifiques qui seront testés à partir du mois prochain, dans le cadre d’un tour d’essai «à blanc». Le principe qui sous-tend les nouveaux protocoles est qu’un patient devrait bénéficier de l’aide la mieux adaptée à sa problématique spécifique. Dans la mesure où ce n’est pas à lui qu’il revient de prendre la bonne décision à cet égard (ses plaintes supposent-elles de composer le 112 ou d’appeler la garde de médecine générale?), l’idée est que tous les appels aux secours médicaux aboutissent à une centrale d’aide unique dont les opérateurs-trieurs pourront décider, sur la base des protocoles susmentionnés, quel type de prise en charge il convient d’activer.

Le groupe de travail est dirigé par le Dr Chris Van der Mullen (cabinet de médecine générale Van ’t Sestich, Louvain) et tous les prestataires de soins concernés y sont représentés: les urgentistes responsables des deux hôpitaux régionaux (Louvain et Tirlemont) et de l’UZ Gasthuisberg, la centrale d’aide 112, les cercles de médecine générale de Louvain et de Tirlemont et un délégué du SPF Santé publique. Dans la perspective d’un déploiement à l’échelon régional, toutes les provinces de Flandre ont d’ores et déjà été dotées d’un généraliste-coordinateur de projet. Ces coordinateurs siègent également au sein du groupe de travail, assurant une large représentation aux MG du Nord du pays.

Et au Sud? Il était pourtant question que des cercles wallons jouent les miroirs dans le projet pilote: les cercles du Luxembourg et de Dinant avaient été approchés par les promoteurs du projet, qui se cherchaient un partenaire francophone pour que l’expérience puisse se prévaloir d’une carrure, d’une assise fédérale. Forts de quelques années de recul dans l’usage du 1733, les cercles luxembourgeois avaient volontiers accepté, jusqu’au moment où ils ont appris – «un peu par hasard, au cabinet De Block», déclarent-ils – que l’aventure serait flamando-flamande.

L’écartement ne serait que temporaire, selon certaines sources. A quoi tient-il? A l’heure de rédiger ces lignes, nous n’avions pas encore de commentaires du cabinet De Block, sollicité. Le Fag, en tout cas, n’avait pas caché sa déception, ni le GBO qui avait déclaré regretter «amèrement» cette éviction. D’après le syndicat, alors que la task force PMG prône le rapprochement de la garde MG et des urgences et planche sur un modèle de PMG «standard» et, à côté, sur des critères d’exception justifiant qu’on y déroge, ne pas intégrer le Luxembourg dans l’essai hypothèque la prise en considération des spécificités wallonnes dans la réflexion régulation, en l’occurrence: une ruralité beaucoup plus marquée, des hôpitaux plus éloignés.

Les nouveaux protocoles orientent les patients vers six niveaux d’intervention: SMUR, PIT, ambulance, intervention «prioritaire» du généraliste (le MG se rend immédiatement sur place et atteint le patient dans un délai d’une heure; si ce n’est pas possible, on fera intervenir un niveau supérieur), intervention «planifiée» du généraliste (le patient doit être vu par un MG au cours de cette même plage de garde de 12 heures) ou report des soins (la réponse à la demande de soins est reportée de 12 heures).

A partir du 1er avril, les protocoles (*) seront testés sous la direction du groupe de travail Louvain-Tirlemont dans le cadre d’un «tour d’essai» (dry run) dont le concept sera exposé lors d’un symposium organisé à Louvain le 26 mars.  Les orateurs examineront également à cette occasion les menaces pour les services d’urgence et les postes de garde en médecine générale, et la ministre De Block exposera la vision stratégique qui sous-tend le projet.

 

(*) Le Fag avait espéré que la tenue de l’expérience offre l’occasion d’une révision en profondeur des protocoles de tri, pour en faire des jeux actualisés, complets, validés et… nationaux (Medi-Sphere 495). Espoir douché, à n’en pas douter, par la tournure des événements.

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