Un Belge sur trois ne connaît pas la différence entre radiologie et radiothérapie…

Dans le cadre de son travail de fin d’études à la KU Leuven, Main-xion Mak a interrogé en face-à-face un échantillon représentatif de 750 Belges sur leur perception de la radiothérapie. Face au constat qu'elle ne semble pas très glorieuse, la Belgian Radiation Oncology Awareness and Visibility Organization (BRAVO) plaide avant tout pour une meilleure information du public.

 

Il ressort du travail de fin d’études de Main-xion Mak que les Belges connaissent mal la radiothérapie. Globalement, la population a de cette discipline une perception relativement neutre voire plutôt négative, mais aussi passablement éloignée de la réalité – au point, parfois, d’être franchement erronée. Un Belge sur cinq (21%) s’emmêle par exemple les pinceaux lorsqu’on lui demande quelle est la différence entre radiothérapie et radiologie et plus d’un tiers (36%) avouent même franchement leur ignorance. Par ailleurs, 38% perçoivent la radiothérapie comme «relativement peu sûre», tandis que 28% seulement sont convaincus de sa sécurité. La comparaison de ses effets secondaires à long terme avec ceux d’autres traitements semble également beaucoup prêter à confusion.

Le tableau n’est toutefois pas complètement noir: la radiothérapie est habituellement perçue comme le traitement le moins douloureux et reconnue pour son caractère innovant.

La BRAVO, commanditaire de ces recherches réalisées entre mars et juin 2014, plaide avec insistance pour une information plus poussée de la population; l’étude proprement dite est consultable sur son site internet. Précisons que des travaux comparables réalisés précédemment au Royaume-Uni avaient déjà livré des résultats largement similaires. A l’échelon belge, il s’agit toutefois d’une étude pionnière, dont les résultats détaillés seront présentés lors du prochain congrès international de l’ESTRO (European Society for Radiotherapy & Oncology), qui se tiendra à Barcelone du 24 au 28 avril. «Cette étude prouve qu’il est nécessaire de poursuivre les efforts d’éducation de la population belge», commente Steven Cuypers, qui copréside la BRAVO avec le Pr Gert De Meerleer. «Comme le démontre l’enquête, la majorité d’entre nous seront confrontés tôt ou tard à la problématique du cancer, soit directement, soit chez un proche», enchaîne ce dernier. «C’est la raison pour laquelle il est important de connaître les stratégies disponibles et leurs spécificités.»

Parmi les autres conclusions de l’étude, retenons encore les points suivants:

  • Connaissance/notoriété: 60% des personnes interrogées citent spontanément la radiothérapie parmi les options thérapeutiques disponibles pour lutter contre le cancer. 90% mentionnent la chimiothérapie et 40%, la chirurgie;

  • Efficacité: 13% des sondés seulement pensent que la radiothérapie offre les meilleures chances de guérison, contre 40% pour la chirurgie et 26% pour la chimiothérapie;

  • Sécurité: la perception de la sécurité de la radiothérapie est assez mitigée. La technique est considérée comme étant aussi sûre que la chimiothérapie, mais moins que la chirurgie;

  • Douleur: 11% seulement des personnes interrogées pensent que la radiothérapie est le traitement le plus douloureux (contre 60% pour la chimiothérapie et 21% pour la chirurgie) et 40% estiment qu’elle est au contraire l’approche la moins douloureuse (chimiothérapie 14%, chirurgie 31%).

Il reste donc clairement du pain sur la planche pour les acteurs de la littératie en santé…

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