Des chercheurs belges développent un modèle génétique pour prédire Alzheimer

Une équipe de chercheurs belges a mis au point un outil prédictif inédit capable d’anticiper l’apparition de la maladie d’Alzheimer chez les personnes porteuses de formes héréditaires. C’est ce qu’annonce la Fondation Stop Alzheimer dans un communiqué publié lundi. Cette avancée, développée dans le laboratoire de la professeure Lucía Chávez Gutiérrez (VIB-KU Leuven), ouvre la voie à des diagnostics plus précoces et des traitements mieux ciblés.

Le modèle repose sur l’analyse de mutations spécifiques dans trois gènes clés associés à la maladie : APP, PSEN1 et PSEN2. Ces mutations, rares mais très informatives, permettent de prédire l’âge d’apparition des premiers symptômes. « Certaines mutations agissent comme une véritable horloge génétique », souligne la professeure Chávez Gutiérrez.

L’étude, récemment publiée dans la revue Molecular Neurodegeneration, met également en lumière l’importance de l’équilibre entre différentes formes de protéines bêta-amyloïdes (Aβ), connues pour s’accumuler dans le cerveau des patients. Les chercheurs estiment qu’un simple ajustement de 12 % de ce profil protéique pourrait retarder la maladie de cinq ans. « Nos résultats suggèrent que des traitements ciblés visant à rétablir cet équilibre pourraient ralentir, voire prévenir, la progression d’Alzheimer dès les premiers stades », explique la chercheuse.

L’outil développé présente un double intérêt : il améliore la compréhension des mécanismes de la maladie et permet d’évaluer le risque individuel à partir du profil génétique d’un patient. Une avancée qui s’inscrit dans le cadre d’une médecine de plus en plus personnalisée.

Pour la Fondation Stop Alzheimer, qui finance cette recherche, ces résultats confirment l’importance du soutien à la recherche fondamentale. « Ce type de recherche est indispensable pour progresser vers des diagnostics plus précoces, des soins personnalisés et, à terme, des traitements efficaces », déclare Lucie Leroux, responsable de l’association.

Selon l’organisation, cette découverte pose les bases d’une nouvelle génération de traitements et nourrit l’espoir de pouvoir un jour stopper la maladie avant même qu’elle ne débute.

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