"Dix à 20 fois moins de nouvelles admissions qu'au pic de la première vague" (Jacobs)

La Belgique vit-elle une deuxième vague ou un simple rebond de l'épidémie? Si l'on en croit le nombre d'admissions dans les hôpitaux du pays, l'heure semble plutôt à la relativisation. "Le nombre de nouvelles hospitalisations quotidiennes est 10 à 20 fois moins élevé qu'au pic de la première vague", a indiqué mercredi en conférence de presse la porte-parole interfédérale Covid-19 Frédérique Jacobs.

Selon une nouvelle étude menée par l'Institut fédéral de la Santé Sciensano, dont "certaines données sont encore partielles" prévient Mme Jacobs, 18.607 personnes ont dû être hospitalisées en raison du coronavirus durant la première vague. Entre le 22 juin et la fin du mois de juillet, ces admissions n'étaient plus qu'au nombre de 810.

Sciensano a ainsi comparé les données concernant les patients hospitalisés récemment, et ceux soignés entre la mi-mars et le 21 juin. Avec un nombre d'admissions au plus bas, le 22 juin est considéré comme le jour qui marque la fin de la première vague de coronavirus en Belgique.

Autre point soulevé par cette étude: les patients actuellement touchés sont plus jeunes que ceux de la première période. "Durant la première vague, la moitié des patients avaient au moins 71 ans, tandis que maintenant la moitié est âgée de 65 ans ou plus", remarque la porte-parole interfédérale.

Moins de seniors sont d'ailleurs transférés de leur maison de repos à l'hôpital (13% lors de la 2e période étudiée, contre 16% au cours de la première vague). "Les maisons de repos semblent actuellement mieux contrôler l'infection", se réjouit Mme Jacobs. "Cependant, le virus est toujours là car on a remarqué des petites épidémies dans les maisons de repos et de soins. Nous devons donc faire tout notre possible pour les garder à l'abri: restez prudents et ne visitez vos parents et grands-parents que si vous n'êtes pas malades, portez un masque et désinfectez-vous les mains."

Mercredi, les derniers chiffres de Sciensano indiquaient une hausse des décès. En moyenne, près de 10 personnes contaminées par le coronavirus sont mortes chaque jour entre le 9 et le 15 août, contre un peu plus de quatre la semaine précédente. "L'évolution de l'épidémie dans les prochains jours permettra de voir si cette augmentation est liée à la combinaison des fortes chaleurs et pics d'ozone (nuisibles aux personnes plus vulnérables, dont les seniors NDLR) de ces derniers jours ou au Covid-19", a commenté la spécialiste des maladies infectieuses.

Enfin, l'étude montre que les patients récents présentaient moins de maladies sous-jacentes que ceux hospitalisés entre la mi-mars et le 22 juin. Ainsi, 63% des personnes infectées par le coronavirus et hospitalisées dernièrement souffraient déjà d'au moins une maladie, contre 73% lors de la première vague. Cette observation concorde avec le fait que les patients récents sont plus jeunes. Toutefois, nuance Mme Jacobs, "cela veut aussi dire qu'au cours de la 2e période, 37% des patients ne présentaient aucun facteur de comorbidité".

Au vu des chiffres récents, "on peut penser qu'on est sur la bonne voie puisque le nombre de nouvelles infections diminue", conclut l'experte. "Il faut tenir le coup et continuer à suivre les mesures, même si elles sont parfois difficiles."

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