L'initiative EU4H3I (EU4Health Integration and Impact Initiative), à laquelle a pris part l'Institut I3h de l'ULB, a présenté mercredi une série de recommandations relatives à la prise en charge des cancers pédiatriques, aux maladies cérébrales et à la diffusion de l'approche "One Health". Ces trois domaines ont besoin de soins plus inclusifs et préventifs ainsi que d'une approche globale et interdisciplinaire à l'échelle européenne, selon l'EU4H3I.
Concernant la prise en charge des cancers pédiatriques, l'initiative a constaté que le taux de guérison était de près de 80% en Europe grâce aux progrès en matière de diagnostics et de tra itements. Toutefois, de nombreuses personnes ayant survécu à ce type de cancer font souvent face "à des obstacles physiques, psychologiques et sociaux pendant toute leur vie", explique Delphine Heenen, membre du comité de Childhood Cancer International Europe, partenaire de l'initiative.
L'EU4H3I appelle donc à l'adoption de directives de vie saine adaptées, afin de répondre aux besoins médicaux et psychosociaux spécifiques des survivants au cancer pédiatrique. Elle insiste aussi sur la nécessité de renforcer le soutien psychosocial et éducatif, "pour permettre aux anciens patients et à leurs familles de se reconstruire".
En matière de santé cérébrale, l'Europe doit urgemment adopter des politiques durables pour faire face au vieillissement de la population et à l'augmentation du nombre de cas de démence. L'EU4H3I demande un programme européen commun pour la recherche, les soins, l'innovation et la prévention, ainsi que la mise en place d'un plan de coordination.
"Les troubles cérébraux sont la principale cause d'invalidité en Europe et dans le monde, et leur coût global - actuellement de 4.000 milliards d'euros - devrait atteindre 70.000 milliards d'euros d'ici à 2050", précise Frédéric Destrebecq, directeur général de l'European Brain Council, également partenaire de l'EU4H3I.
Enfin, One Health, la stratégie transdisciplinaire visant à promouvoir une santé humaine, animale et environnementale durables, devrait bénéficier d'une promotion accrue de son apprentissage et d'un réseau mondial d'instituts dédiés, plaide l'EU4H3I. Il est nécessaire de "redéfinir, au niveau européen et mondial, la santé humaine face aux crises interdépendantes du climat, de la biodiversité, de la pollution, et de prendre en compte les déterminants sociétaux", ajoute-t-elle.
"Alors que l'impact sociétal et économique des troubles cérébraux, des maladies non transmissibles et de la survie au cancer pédiatrique s'intensifient, il devient urgent de placer la prévention, la santé mentale et les soins centrés sur le patient au cœur des politiques européennes", conclut l'initiative.