Le CHU de Liège a officiellement adopté une réforme de gouvernance majeure concernant la nomination des chefs de service. Le Dr Philippe Boxho, président du Conseil d’administration, salue le rôle déterminant du Conseil médical dans ce processus, qui vise à renforcer l’éthique, la transparence et l’attractivité de l’institution.
Le Centre hospitalier universitaire (CHU) de Liège a connu une semaine importante pour son avenir et sa crédibilité médicale. En effet, le Conseil d’administration du CHU de Liège a finalisé et adopté le projet de réforme de la gouvernance relative à la nomination des chefs de service. Cette réforme était devenue essentielle à la suite de plusieurs affaires et scandales qui ont terni l’image de l’institution, que ce soit en termes de management ou de harcèlement sexuel.
Le Dr Philippe Boxho, président du Conseil d’administration, avoue lui-même avoir été surpris par la rapidité des choix forts qui ont été posés : « Je tiens vraiment à rendre hommage au travail du professeur Roland Hustinx, président du Conseil médical, et de Marc De Paoli. Il faut reconnaître que, dès la rentrée académique 2023, en interne, le Conseil médical avait retroussé ses manches et avait commencé les discussions sur la réforme de la gouvernance dans les services médicaux. »
Une gouvernance plus éthique
À présent, les chefs de service du CHU de Liège, qui sont plus de 40, seront nommés pour quatre ans. Un choix fort du Conseil d’administration, qui tenait à une gouvernance plus éthique et transparente pour permettre à l’institution de se projeter sereinement dans l’avenir, tant pour les pôles cliniques qu'académiques.
« Chaque chef va bénéficier d’une période de quatre ans, durant laquelle les autorités compétentes pourront vérifier s’il est aussi un bon gestionnaire. Si c’est le cas, il pourra être nommé pour les six années suivantes. Dans le cas contraire, les autorités compétentes prendront connaissance des sonnettes d’alarme qui auront été activées. »
Enfin, au bout de six ans, le chef de service repasse devant les autorités compétentes.
Les conseils de service sont essentiels
Dans le dénouement de ce dossier, le Dr Philippe Boxho a insisté sur le rôle des conseils de service : « Cet organe a un rôle central, et tous les médecins nommés donnent leur avis sur le futur chef de service, sauf les assistants en médecine, pour ne pas les mettre dans une situation inconfortable. Le rôle des conseils de service va d’ailleurs être accru. Les médecins doivent pouvoir y débattre plus facilement. »
Un signal fort envoyé à la Citadelle et à d’autres
Pour lui, ces différentes réformes envoient aussi un signal fort aux autres institutions hospitalières liégeoises : « J’ai pu lire ou entendre que la fusion avec la Citadelle avait échoué à cause de nous. Nous sommes en train de montrer le contraire. D'une part, nous avons réussi à faire une association qui fonctionne avec la Clinique André Renard. Et, par ailleurs, certains, à la Citadelle, nous reprochaient que nos médecins, chefs de service, étaient nommés à vie. Ce n’est plus le cas non plus. Au travers de nos réformes, nous montrons que nous ne sommes pas enfermés dans une période ancienne… mais en pleine évolution et portés vers l’avenir. »
Il cède sa place
Après le bouclage de ce dossier emblématique, il entend passer la main : « J'arrête. L’évolution et le développement du CHU de Liège sont tels qu’il faut un président du Conseil d’administration qui dispose du temps nécessaire. Quand le nouvel arrêté du Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles fixera les 11 nouveaux administrateurs du Conseil d'administration, je céderai la place. »
À noter toutefois que, pour les chefs de service déjà en place au 1er janvier 2026, une période de dix ans est prévue avant qu’ils n’intègrent le nouveau système qui vient d’être voté par le Conseil d'administration.
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Freddy GORET
23 mai 2025On va laver plus blanc que blanc
C est formidable !