Un manifeste européen sur la santé des personnes LGBTQIA+ a été publié jeudi à l'occasion de la seconde Conférence européenne sur la santé LGBTQIA+, organisée du 21 au 23 mai à Bruxelles. Le texte, qui sera soumis à adoption dans les prochains jours aux 280 experts présents à la conférence, plaide pour un cadre législatif européen, national et local garantissant un accès à la santé "effectif, équitable, décentralisé et non discriminant" pour les personnes LGBTQIA+.
Le manifeste, élaboré avec la participation d'experts, de professionnels de santé, chercheurs et militants de toute l'Europe, dresse un constat alarmant sur les obstacles persistants à l'accès aux soins pour les personnes LGBTQIA+. Il appelle à une transformation profonde et "structurelle" des politiques de santé à l'échelle européenne.
Le texte met en lumière les inégalités persistantes, les violences institutionnelles, les obstacles à l'accès aux soins et le manque de reconnaissance des savoirs issus du vécu.
D'après les auteurs et autrices du manifeste, les personnes LGBTQIA+ présentent des indicateurs de santé plus fragiles que la population générale, "conséquence directe" de l'homophobie, du sexisme, du racisme et de la "marginalisation sociale". "Les systèmes de santé, encore marqués par des normes 'cis-hétérocentrées et binaires', continuent d'exclure et de discriminer, ce qui freine l'accès aux soins et aggrave les inégalités", soulignent-ils.
De plus, les parcours médicaux restent souvent inadaptés: "les personnes trans doivent encore faire face à des parcours de transition centralisés, arbitraires, semés d'embûches et humiliants, quand ceux-ci existent. Les personnes intersexes subissent toujours des mutilations génitales. Les femmes lesbiennes se voient imposer des parcours de santé centrés sur la reproduction", pointent les auteurs.
Parmi les revendications figurent la garantie d'un accès effectif, équitable et non discriminant aux soins, l'interdiction des mutilations médicales non consenties sur les personnes intersexes, la reconnaissance du droit à l'autodétermination de genre, l'accès universel à la PrEP (méthode de prévention contre le VIH, NDLR), la formation obligatoire des professionnels de santé aux réalités LGBTQIA+, et le soutien structurel aux initiatives communautaires.