Santé digitale: qui va payer tout ça?

Le monde de la santé connectée est en marche, pour créer de nouveaux développements qui auront un impact essentiel dans la vie des médecins et des patients. Ce mardi, beMedTech organise en collaboration avec Agoria, un symposium autour du Digital Health: les systèmes de télémonitoring, les apps, les applications ICT et les données de patients électroniques... Quelle est la position des autorités par rapport à ces technologies? Quel est le rôle de l’AFMPS? Quel est le point de vue de l’Inami quant au remboursement?

Les questions de santé publique et économiques ne manquent pas. En outre, actuellement, 24 projets de la ministre fédérale de la Santé se déploient dans une partie du paysage des soins de santé belges. Certains de ces projets démontreront des gains pour la santé, d’autres des gains d’efficacité. «Le Digital Health doit encore évoluer. C’est le moment idéal pour chercher ensemble, avec le gouvernement, des réponses. Et si le Digital Health devenait le Standard Health dans le futur?», évoquent en ouverture du symposium Marnix Denys, Directeur de beMedTech, et Carole Absil, Business Group Leader Healthcare Technology Solutions chez Agoria.

Faire des économies

Aujourd’hui, «Agoria Healthcare Technology regroupe plus de 180 entreprises basées en Belgique. Il faut que l’environnement dans lequel elles évoluent, soit favorable», précise  Melchior Wathelet, Président de Agoria Healthcare Technology & CEO Xperthis group. Tous les acteurs espèrent un accès généralisé aux dispositifs médicaux digitaux pour les patients et les prestataires de soins. «C’est primordial afin de pouvoir en profiter tant en termes d'économie au niveau du système de santé, que de qualité des soins.» A côté de ces questions plutôt techniques, il reste encore la vraie question: «qui va payer pour tout ça?», s’inquiète Mario Huyghe, Président de la section Digital Health – beMedTech & General Manager Philips.

Un autre grand défi se situera au niveau du remboursement qui se fera, soit selon des conventions laissant le choix au médecin de prescrire la nouvelle technologie ou le traitement actuel, soit via un remboursement provisoire pour une période déterminée (p. ex. de 2 ans), soit  via un remboursement définitif ou encore en tentant des nouveaux modèles de remboursement (p. ex. pay-per-use, pay-for-performance)... Pour Carole Absil, «la technique va beaucoup plus vite que la réglementation. Il faut confronter le gouvernement avec nos technologies et l'innovation, leur faire comprendre qu'il est urgent d'adapter les règles et les lois.» La ministre De Block, qui dans une récente interview nous confiait que l’e-santé était l’avenir, ne fera certainement pas la sourde oreille aux arguments de ces organisations.

Quelques projets

Voici quelques projets présentés au colloque: Chronic Care Connect, un programme de télésurveillance pour améliorer la prise en charge des patients et optimiser les dépenses de santé; Healthlook, qui améliore de manière significative de la santé générale du patient diabétique avec 50% de moins de risque de récidive après hospitalisation pour les patients;  Sharesource, un outil qui permet de dialyser les patients au domicile, augmente la précision des données pour le médecin et qui amène une réduction des coûts de réadmission de 57%; eCareCompanion, lancé pour la première fois en Belgique dans le projet Heart-on-Track, qui permet de surveiller des patients avec insuffisance cardiaque chronique à domicile (voir notre article). 

Enfin, aujourd’hui, la frontière entre le non-médical (p. ex. wellbeing, sport…) et les applications médicales s’estompe. De ce fait, les clients et les utilisateurs se trouvent devant une jungle opaque d’offres et il n’est pas évident pour eux de choisir la bonne application.

Un ultime défi pour les médecins et les entreprises qui développent... et la nécessité d’un «label» pour rassurer prescripteurs et patients.

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