Une puce capable de déceler un virus ou une infection dans le sang et qui soit à la fois facile à utiliser et peu coûteuse ? C'est possible. Des chercheurs de la division Mécatronique, Biostatistique et Capteurs (MeBioS) l'ont développée à l'Université catholique de Louvain, a-t-on appris jeudi. La "lab on chip" devrait être commercialisable dans deux ou trois ans et rendre des services non négligeables, notamment dans les pays en voie de développement, selon ses inventeurs.

Ces derniers sont spécialisés dans le développement de technologies chargées de détecter certaines molécules dans le sang, l'urine et l'alimentation.

La nouvelle puce est composée de deux lamelles de plastique qui enveloppent des micro-canaux de l'épaisseur d'un cheveu. Le système se colle sur la peau et s'active d'une pression du doigt. Un vide se crée alors dans l'une des deux lamelles et un échantillon de sang est pompé puis automatiquement analysé.

Les prototypes développés par MeBioS sont actuellement capables de mesurer le taux d'anticorps contre le VIH présents dans le sang d'une personne mais pourront aussi déceler d'autres infections que le virus du sida.

Chacun pourrait donc, à terme, mesurer régulièrement son taux de cholestérol ou vérifier qu'il n'est pas atteint d'une infection virale ou bactérienne. La puce pourrait en outre administrer des vaccins.

Le test sera surtout utile dans les pays en développement car il est peu coûteux, facile à utiliser et ne nécessite pas de source d'énergie externe, estime le responsable de l'équipe Jeroen Lammertyn. L'ensemble du système (puce et agents réactifs pour l'analyse du sang) pourrait être commercialisé au prix d'un euro maximum, en fonction de la production.

Le projet a été subsidié à hauteur de 100.000 euros par le programme "Grand Challenge Explorations" de la Fondation Bill & Melinda Gates.