La FEF s'oppose à un concours en médecine

Alors que depuis deux semaines le débat autour de la sélection et de l'attribution des numéros INAMI est revenu sur la table du gouvernement, la Fédération des étudiants francophones rappelle samedi son opposition ferme à un concours à l'entrée des études de médecine. La FEF appelle par ailleurs à repenser le système de planification des soins de santé en Belgique face à la pénurie de médecins.

"Force est de constater, qu'après avoir vécu pendant 14 mois, et de plein fouet, la crise sanitaire, le gouvernement De Croo entend continuer la politique de restriction des numéros INAMI et de désinvestissement des soins de santé par la mis e en place d'un concours de sélection à l'entrée du cursus de médecine", regrette la fédération.

Cette dernière s'oppose à cette logique, "tant sur le concours que sur la logique globale de restrictions de l'accès à la profession, éloignée des réalités rencontrées par les citoyens où accessibilité et qualité des soins de santé ne font que diminuer".

Pour la FEF, il s'agit d'un "paradoxe absurde", qui vise à sélectionner et filtrer les futurs médecins en temps de pénurie avérée.

"Chaque année ce sont entre 3.000 et 4.000 étudiants qui présentent l'examen d'entrée avec un taux de réussite de seulement 20%. Ce sont donc des milliers d'étudiants qui ne peuvent commencer ces études, alors même qu'aujourd'hui pour 3 médecins généralistes partant à la retraite seul un médecin est formé pour le remplacer", rappelle la fédération.

La pénurie ne touche en outre pas uniquement la médecine générale mais concerne aussi la rhumatologie, la psychiatrie, la gériatrie et l'oncologie, selon elle.

"En instaurant un concours à l'entrée des études de médecine, le filtre social déjà imposé par l'examen d'entrée est renforcé", argumente par ailleurs la FEF. "Tous les étudiants ne sont pas égaux face à ces tests ainsi un étudiant qui a des parents universitaires, a été dans une 'bonne école' ou qui vient d'un milieu privilégié aura plus de chance de réussir cet examen", avance-t-elle. "On ne peut accepter que l'accessibilité de l'enseignement supérieur soit déterminé par le milieu socio-économique dont les étudiants sont issus."

La fédération demande dès lors aux autorités d'arrêter les débats communautaires et les chantages politiques et de repenser la planification du système de soins de santé afin de garantir à chaque citoyen un accès à des soins de qualité.

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