Le commissaire Covid-19 Pedro Facon préconise des "mesures fortes"

Le comité de concertation convoqué vendredi pour répondre à la propagation inédite du coronavirus en Belgique devra déboucher sur des "mesures fortes", a fait comprendre le commissaire Covid-19 du gouvernement fédéral, Pedro Facon, à son arrivée à cette réunion rassemblant en début d'après-midi les principaux ministres du gouvernement fédéral et les entités fédérées à Bruxelles.

"Il est nécessaire de prendre des mesures fortes et cela doit se produire aujourd'hui", a-t-il déclaré sans toutefois préciser le type de mesures à adopter.

M. Facon a mis en avant la "pression trop grande" qui s'exerce selon lui sur le système de santé en raison du rebond de la pandémie de Covid-19 et la courbe des contaminations et des hospitalisations qui ne fléchit pas.

Parmi les responsables politiques, seul le vice-Premier ministre Ecolo, Georges Gilkinet, s'est exprimé avant d'entrer au Palais d'Egmont où se tient la réunion. Il a lui aussi insisté sur l'urgence de la situation. "La situation est grave, tous les Belges doivent en être conscients. Les statistiques, les modèles épidémiologiques nous montrent une situation qui fait froid dans le dos. Notre responsabilité est de trouver des solutions. Ça a peut-être trop tardé, il faut y aller maintenant", a-t-il expliqué.

Le ministre s'est refusé à donner des détails sur les mesures qui sont sur la table.

Mercredi, le Premier ministre Alexander De Croo (Open Vld) a veillé à coordonner les mesures prises dans chaque Région et parlé de "confinement partiel".

Depuis deux jours, des voix s'élèvent en Wallonie pour demander d'aller plus loin. Tant le ministre-président Elio Di Rupo (PS) que le ministre régional des Affaires intérieures, Christophe Collignon (PS), ont assuré que le gouvernement wallon prendrait lui-même des mesures si le dispositif fédéral demeurait insuffisant. Cela fut le cas la semaine passée après une réunion du comité de concertation jugée décevante. Bruxelles et la Fédération Wallonie-Bruxelles ont suivi le mouvement durant le week-end.

La Flandre n'a pas connu la même flambée de l'épidémie que dans la capitale et au sud du pays, même si les derniers chiffres montrent également un accroissement dangereux des hospitalisations. Le gouvernement Jambon, et particulièrement la N-VA, ont semblé jusqu'à présent entrer à reculons dans le scénario d'un confinement plus strict. Certains nationalistes n'ont pas caché qu'ils voulaient attendre que les premières mesures de restriction portent leurs effets. La réunion devra donc permettre de concilier ces différentes approches.

La Cellule d'évaluation du gouvernement fédéral (Celeval) a esquissé plusieurs pistes pour tenter d'infléchir la courbe des contaminations. Il revient au comité de concertation de trancher. Plusieurs mesures sont évoquées, à commencer par la fermeture des commerces non essentiels comme lors du premier confinement. Qu'en sera-t-il des autres secteurs économiques? Le télétravail est la règle sauf s'il n'est pas possible. Les conditions pourraient-elles dès lors se durcir? Dans l'opposition, le PTB a mis la pression pour aller dans ce sens.

La question des déplacements "non essentiels" est également citée. Certains craignent, à la veille des vacances de Toussaint, un afflux dans certaines régions voire dans certaines infrastructures comme les parcs récréatifs.

Les règles du couvre-feu, différentes selon les Régions, pourraient aussi être harmonisées.

Une conférence de presse suivra la réunion du comité de concertation. L'heure n'a pas encore été annoncée.

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