Le Dr Fabrice Goossens, anesthésiste-réanimateur et algologue à Jambes, signe une lettre ouverte dans laquelle il appelle à la démission du ministre de la Santé Frank Vandenbroucke. Il invite ses confrères à soutenir cette démarche en signant une pétition en ligne.
Citoyens et professionnels de la santé,
Nous exprimons aujourd’hui notre profonde indignation face à l’attitude et aux décisions du ministre de la Santé, Monsieur Franck Vandenbroucke. Économiste de formation, politicien chevronné, il semble avant tout déterminé à préserver son poste, quitte à renier principes, constats et responsabilités. Sa lettre visant à se maintenir au gouvernement, quelle qu’en soit la couleur politique, en dit long : l’homme cherche à sauver sa place, non à défendre la santé publique.
Durant la crise du COVID-19, alors que les défaillances du système de santé ont été mises en lumière, Monsieur Vandenbroucke est resté sourd aux critques et n’a tiré aucune leçon. Aujourd’hui, il se permet de s’attaquer aux retraites des magistrats, bien moindres que la sienne, alors que ces derniers, tout comme les soignants, œuvrent sans compter et avec dévouement.
Sa réforme des Bénéficiaires de l’Intervention Majorée (BIM) représente une attaque directe contre les médecins. En tentant de faire supporter aux indépendants ce que l’État ne peut plus financer, il viole les principes fondamentaux du travail indépendant. Il est illégal de forcer quiconque à travailler à perte. Et pourtant, c’est ce que le ministre impose, tout en se déchargeant de ses responsabilités.
Pire encore, il dresse les patients contre les médecins. En refusant de reconnaître le manque de moyens de l’État, il fait peser la charge sur les soignants, qui doivent choisir entre faillite ou culpabilité morale. Le refus actuel de certains médecins d’« adhérer » au statut BIM n’est pas idéologique, il est vital. Aucun médecin ne refuserait d’aider un patient en difficulté si l’État assumait ses obligations. Mais aujourd’hui, le cynisme l’emporte : on oppose les plus vulnérables entre eux pour masquer l’incapacité politique.
Nous affirmons que cet homme, qui n’a jamais été élu par les citoyens (surtout quand on l’a parachuté au temps du COVID), agit uniquement pour sa survie politique, quitte à saborder les valeurs de solidarité, à affaiblir notre système de soins, à précariser les soignants et à abandonner les patients.
Pour toutes ces raisons, nous exigeons la démission immédiate de Monsieur Franck Vandenbroucke.
Son incompétence, son opportunisme, son mépris des réalités de terrain et son absence totale de vision pour la santé publique et pour le pays font de lui un danger pour le service public.
La santé ne peut être sacrifiée sur l’autel des carrières politiques.
> Je signe la pétition
( Attention: la pétition semble ne reprendre que le prénom lors de votre inscription - Laissez donc un commentaire pour vous identifier si vous le souhaitez )
Lire aussi: Hippocrate est mort, l’hypocrisie politique belge l’a tué ! (Dr Fabrice Goossens)
Derniers commentaires
Raymond Moriaux
17 mai 2025C'est curieux mais j'ai l'impression que tous les commentateurs ici ne sont pas médecins ...
Francois Planchon
16 mai 2025Est-il MORALEMENT admissible qu'une personne qui a ordonné la destruction d'une preuve (+/- 5.000.000 fb en liquide) dans une enquête judiciaire en cours (Agusta) puisse accéder à un poste ministériel ? Petit rappel issu de la presse =
https://www.rtbf.be/article/archive-video-quand-frank-vandenbroucke-demandait-de-bruler-l-argent-sale-des-socialistes-flamands-10597747
Le Dr Goosens précise aussi qu'il est interdit d'obliger une personne de travailler "à perte" : notre ministre n'en est pourtant pas à son coup d'essai...
Rappelez-vous qu'il a réduit de 30%, SANS prévenir, le 14/8/1988, les remboursements des analyses médicales : il a obligé des centaines de petits laboratoires d'analyses à fermer... et des centaines de médecins et pharmaciens biologistes à travailler pendant des années pour rembourser les préavis de leur personnel et le prêts en cours des appareils d'analyse... dont une bonne part venaient d'être achetés, vu l'évolution constante des technologies...
Si ces "réductions" avaient été annoncées avec un préavis raisonnable (quelques années au minimum) ces laboratoires auraient pu donner les préavis tout en continuant à travailler ET n'auraient pas acquis des coûteux appareils nécessitant plusieurs années pour être amortis !
Beaucoup de biologistes retraités actuellement se retrouvent avec peu d'économies pour compléter leur pension d'indépendants, car elles ont été épuisées par le payement des préavis du personnel, et des prêts en cours pour le matériel, suite à la fermeture forcée de leurs laboratoires !
Seuls ceux qui étaient en société s'en sont sorti en la mettant en faillite : c'est la collectivité qui a payé...
Quelques-uns, mais pas tous, ont été rachetés par les gros laboratoires...
Le résultat a été que seuls les très gros laboratoires restent "rentables", avec une finalité qui n'est plus que financière, lointaine de l'idéal d'un bon service rendu, proche du public et de la médecine de proximité !
Ajoutons que les plus longs trajets des prélèvements peut compromettre des résultats d'analyses, certaines devant idéalement être effectuée rapidement...
Nous partageons peu cette philosophie, je crois...
Fabrice Goossens
16 mai 2025Une fois un commentaire ennvoyé, on ne sait plus rectifier les fautes du correcteur. Merci de corriger et lire entre autre : est-ce là?
Fabrice Goossens
16 mai 2025Autre précision pour Mr Voz
En algologie , en cabinet privé, nous ne faisons pas ce que l'hôpital fait , mais ce qu'il ne sait plus faire ou ne veut pas faire car non codé. Je ne peux donc mettre qu'un seul code et demander pour 1h30 de consultation et infiltration , si je respecte au sens strict , 20,84 euros ou 29,84 ...je perdrais donc de l'argent sans supplément à chaque consultation...est là normal ? Est là la valeur réelle de ma consultation et mon acte, de mon diplôme.? C'est à état et donc au ministre à assumer ses décisions, pas a moi .
Bien a vous .
Fabrice Goossens
16 mai 2025Je vous propose d'aller voir le site de la pétition qui rassemble ce vendredi midi presque 500 signatures.
https://www.mesopinions.com/petition/politique/demission-franck-vandenbroucke/242488
Mr Voz vous émettez un avis respectable sur une pratique sociale que vous avez tout aussi respectable mais intenable pour beaucoup de nous .
Le Corps médical doit faire corps , les luttes intestines ne font que renforcer ces décisions politiques .
Dr Goossens Fabrice
Raymond Moriaux
16 mai 2025José Voz. Vous avez parfaitement raison.
Alain Pierson
16 mai 2025Bonjour, corrigez-moi si j'ai tort :
En Belgique, la responsabilité des ministres est encadrée par des règles spécifiques. Lorsqu'un ministre prend des décisions qui fragilisent un secteur comme la santé, il peut être tenu responsable politiquement, administrativement et, dans certains cas, pénalement.
### **Comment exprimer cette idée ?**
1. **Formulation juridique** :
*"Les ministres et leurs cabinets doivent être tenus responsables des décisions qui affectent négativement des secteurs essentiels comme la santé. En Belgique, la responsabilité pénale des ministres est encadrée par l'article 103 de la Constitution et la loi du 25 juin 1998, qui prévoit des poursuites en cas de faute grave dans l'exercice de leurs fonctions."*[43dcd9a7-70db-4a1f-b0ae-981daa162054](https://www.justice-en-ligne.be/En-marge-de-l-affaire-Reynders-le?citationMarker=43dcd9a7-70db-4a1f-b0ae-981daa162054 "1")
2. **Formulation politique et éthique** :
*"Les décisions politiques qui compromettent la santé publique doivent engager la responsabilité des ministres concernés. Ils doivent être **accountable**, c'est-à-dire soumis à un contrôle démocratique et, si nécessaire, à des poursuites judiciaires."*
3. **Version plus engagée** :
*"Il est impératif que les ministres et leurs cabinets soient responsables des réformes qui fragilisent la santé publique. En Belgique, des mécanismes existent pour sanctionner les abus, mais il est essentiel de renforcer la transparence et la possibilité de poursuites en cas de négligence grave."*
### **Cadre légal en Belgique**
La responsabilité pénale des ministres est définie par l'article **103 de la Constitution belge**, qui prévoit que les ministres peuvent être poursuivis devant la Cour de cassation pour des infractions commises dans l'exercice de leurs fonctions[43dcd9a7-70db-4a1f-b0ae-981daa162054](https://www.justice-en-ligne.be/En-marge-de-l-affaire-Reynders-le?citationMarker=43dcd9a7-70db-4a1f-b0ae-981daa162054 "1"). Il existe aussi des règles spécifiques pour les gouvernements régionaux et communautaires.
Je laisse ces suggestions à votre analyse sachant qu'elles couvrent des domaines autres.
Bien à vous
Alain
Pascale JENAER
15 mai 2025Merci au Dr Goossens d'essayer de faire bouger les choses
Christian DELCOUR
15 mai 2025Je ne vois pas en quoi la pension des magistrats fait partie du problème médical
Gyrd SILLIS
15 mai 2025Dr Goossens vous avez tout à fait raison. . En tant que généraliste je constate que Mr VDB est entrain de saborder notre profession au bénéfice des pharmaciens qui n'ont aucune formation médicale......Triste
José VOZ
15 mai 2025les propos du dr Goosens sont très choquants. Il fait au ministre un procès d'intention déplacé quand il dit qu'il agit uniquement pour sa survie politique, quitte à saborder les valeurs de solidarité, à affaiblir notre système de soins, à précariser les soignants et à abandonner les patients. Au contraire, l'interdiction de suppléments pour les patients BIM me semble une mesure très juste au regard des valeurs de solidarité évoquées. C'est d'autant plus choquant que ces propose émanent d'un médecin d'une spécialité parmi les mieux rémunérées (selon les chiffres du KCE). Il faut s'élever contre ces propos corporatistes et libéraux qui sont, hélas, dans l'air du temps. Je précise que je ne suis ni socialiste ni adepte du PTB.
José Voz, pédiatre. Liège
Fabrice Goossens
14 mai 2025Le but n'est pas de foutre la m...mais d'ouvrir un débat sociétal j'espère sur des politiques qui ne veulent pas reconnaîtrent que la société n'est plus celle d'il y a 40 ans où tout était possible car l'argent coulait et aujourd'hui associé a l'implosion du milieu soignant.