Mieux former les élèves du secondaire aux mathématiques et à la physique, assurer un meilleur lien entre universités et entreprises, encourager la mobilité étudiante et les stages. Telles sont les principales recommandations formulées lundi par l'agence d'évaluation de la qualité de l'enseignement supérieur (AEQES) à l'issue de sa première analyse transversale des formations supérieures en biologie et en biochimie organisées en Fédération Wallonie-Bruxelles.
Entre novembre 2019 et mars 2020, cette agence a scruté sept programmes assurés dans cinq universités et une Haute école, lesquelles formaient près de 1.700 étudiants au tota l.
Après un léger déclin durant une dizaine d'années, le nombre d'étudiants dans cette filière y est reparti à la hausse en 2015. Malheureusement, ces études connaissent un taux d'échec massif, autour de 70%, pour les étudiants de première génération en premier bachelier.
De l'avis du comité d'évaluation, les jeunes débarquant en biologie et biochimie n'ont pas toujours conscience de l'évolution qu'ont connue ces disciplines où les mathématiques, les statistiques, mais aussi la physique sont aujourd'hui très importantes.
Même si des programmes d'aide à la réussite ont été mis sur pied, il conviendrait de réévaluer ceux-ci, estime l'agence.
L'anglais -langue ultra-dominante dans le monde scientifique- est par ailleurs insuffisamment maîtrisé par les étudiants, malgré les cours spécifiques qui leur sont dispensés.
A l'analyse, l'AEQES constate que, à rebours d'autres filières scientifiques, près de 70% des étudiants en biologie et biochimie orientent leur carrière vers la recherche académique (doctorats), et fort peu directement vers le monde de l'entreprise, alors que la Wallonie compte de nombreuses entreprises pharma ou biotechnologiques.
"Les interactions entre les universités et les entreprises doivent être améliorées", plaide Laurent Maveyraud, président du comité d'évaluation de la filière. "L'université (pour les filières de biologie et biochimie) ne prépare pas assez au monde de l'entreprise".
De plus, tout au long leurs cursus, les étudiants sont bien davantage en contact avec des chercheurs qu'avec des professionnels du secteur, ce qui naturellement les pousse à concevoir leur carrière professionnelle dans la recherche plutôt qu'en entreprise.
Des stages plus longs en entreprises pourraient dès lors logiquement contribuer à élargir le champ de vision de ces étudiants, suggère encore le rapport.
Pour le reste, à l'image de l'ensemble de l'enseignement supérieur qui fonctionne sous un régime d'enveloppe fermée en Fédération Wallonie-Bruxelles, les établissements de formation en biologie et biochimie se plaignent de moyens financiers limités, avec des ressources humaines sous tension. Et ce alors que la population étudiante ne cesse, elle, d'augmenter.