Le cercle flamand des généralistes de Bruxelles prône le port du masque aussi à la maison, quand plusieurs générations cohabitent. Position que comprend la FAMGB, tout en soulignant que la consigne n’émane d’aucune instance scientifique. « On peut aussi faire confiance au sens clinique et critique du MG traitant, qui connait la famille, pour formuler cette recommandation », indique Michel De Volder.
La prise de position du Nederlandstalige Brusselse Huisartsenkring (BHAK) reflète la volonté d’enrayer la propagation de la maladie chez les personnes âgées via ceux qui apparaissent comme le groupe le plus touché par le rebond de l’épidémie : les jeunes. Le Dr Vincent Janssens, président du cercle, plaide « en faveur de mesures linéaires supplémentaires et, plus particulièrement, de mesures restrictives dans un certain nombre de situations. Je pense, par exemple, à l'utilisation de masques buccaux là où plusieurs générations vivent ensemble. Surtout à l’heure où de plus en plus de jeunes sont testés positifs. Bien sûr, vous ne pouvez pas envoyer la police pour vérifier cela. Les gens doivent comprendre que c'est nécessaire. Si ce n'est pour la société, alors au moins pour leur propre famille. »
La FAMG, la Fédération des associations de MG de la capitale, partage-t-elle cette vision ? « Nous n’avons pas encore débattu du sujet en interne », tempère le Dr De Volder, son président, « ni au Collège de médecine générale. Je comprends l’idée. Mais je constate qu’elle n’est appuyée actuellement par aucune recommandation officielle émanant d’une instance scientifique reconnue. Dans les quartiers densément peuplés de Bruxelles, parmi certaines populations, vous avez effectivement des immeubles de 4-5 étages occupés par les différentes générations d’une même famille. Le bon sens veut que le jeune de 20 ans qui sort beaucoup prenne des précautions vis-à-vis de ses grands-parents habitant sous le même toit. »
Le médecin traitant peut évidemment taper sur le clou à ce propos quand nécessaire. « Sensibiliser, c’est ce qu’on fait déjà tous les jours – réexpliquer des notions, évaluer le risque, répéter les précautions d’usage… le tout au cas par cas, en faisant appel à notre connaissance de la famille et notre sens clinique. »
« Je n’ai encore rien entendu à ce jour mais des foyers pourraient émerger dans ce type de milieux de vie. En pareil cas, il faudra urgemment que les instances scientifiques se positionnent », commente encore Michel De Volder. Le président de la FAMGB compte évoquer la problématique à la prochaine réunion du Collège, dont l’équipe universitaire, dit-il, est en permanence à l’affût des recommandations validées aussi à l’étranger.